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13.04.2025 par DTT
num.348 mai 2025 p.24
L’alliance rose-verte aux abonnés absents

Pour le second tour de l’élection au Conseil administratif du 13 avril prochain, l’Entente de droite est unie. La gauche est très divisée: les Verts s’allient avec un ex-PLR, les socialistes partent seuls, tout comme un ancien socialiste.

Ils étaient neuf sur la ligne de départ. A mi-chemin, ils ne sont plus que sept. En effet, arrivés huitième et neuvième au soir du premier tour, Jason Détraz (UDC) et Alexandre Vergari (LJS) se sont retirés et ne sont donc plus dans course pour la Mairie. Le premier appelle à élire les candidats PLR et le second ne donne pas de consigne de vote. Ils sont ainsi sept à briguer l’un des trois postes au sein de l’exécutif versoisien le 13 avril prochain, pour quatre listes, dont une avec alliance un peu étonnante.

Commençons par ce qui apparait comme étant le plus cohérent. Partis ensemble dès le départ, les PLR Julien Marquis et Cédric Miche, associés au Centriste Daniel Ricci, reconduisent leur équipe (liste 3). Les trois hommes avaient respectivement été classés deuxième, troisième et quatrième au soir du dimanche 23 mars.

Une alliance inédite

Arrivée en tête au premier tour, la Verte et sortante Jolanka Tchamkerten s’est elle alliée avec Jean-Marc Leiser (liste 1). Ce dernier, ancien PLR, était arrivé cinquième au premier tour sur sa liste baptisée «Versoix Autrement». Ce mariage est d’autant plus original que le PS reste en course et part seul en piste en conservant son candidat Xavier Henauer, pourtant initialement distancé (liste 2). A noter encore que l’indépendant et ex-socialiste Michel Zimmermann (septième au premier tour et sans élu au délibératif) maintient également sa candidature indépendante avec sa liste «Pour une politique sociale à Versoix» (liste 4).

Disons-le tout net, il est évident que la dissociation rose-verte et l’éparpillement des listes de gauche apparaissent comme très curieuses. En effet, contrairement à la quasi-totalité des autres communes genevoises, Versoix voit les historiques alliés totalement divisés. Pour le candidat Xavier Henauer, l'explication est simple: «Les Verts ne voulaient pas d'apparentement au premier tour avec nous. Il était compliqué de venir vers eux ensuite pour le second en si peu de temps». Rappelant, accusateur, «qu'ils se sont alliés avec le PLR durant toute la législature». Ambiance.

«Il va de soi que dans les communes où les deux composantes de l'Alternative (Verts/PS) marchent dans la même direction en se respectant mutuellement, la question d'une alliance électorale coule de source», explique Jolanka Tchamkerten. Mais pour l’actuelle maire, «à Versoix, ce n'est malheureusement pas possible... Les Verts ont ainsi conclu une alliance de circonstance avec un candidat du parti indépendant «Versoix Autrement» afin de tempérer les ambitions du bloc de droite et de présenter aux électeurs une alternative équilibrée et représentative de la répartition des sièges au Conseil municipal. C'est ainsi qu'ils présentent un ticket avec deux candidats complémentaires, compétents et fortement engagés pour la population.»

Partis cantonaux empruntés

Du côté des états-majors, c’est un peu la soupe à la grimace. «Le PS Versoix et le PS cantonal se sont coordonnés sur la stratégie pour le CA. Pour des raisons de différends importants entre le PS et les Verts durant la dernière législature, il n’a malheureusement pas été envisageable de faire alliance entre nos partis comme dans les autres communes, regrette Thomas Wenger, président cantonal du PS. Par ailleurs, l’alliance de la candidate verte avec un indépendant ex-PLR ne peut que nous étonner. Il faudra travailler de manière constructive pour que les socialistes et les verts puissent retrouver dans le futur les bases d’une alliance politique entre nos partis».

«Nous aurions évidemment souhaité une alliance, concède Maryam Yunus Ebener. Mais nous devons tenir compte des spécificités locales. A Versoix, nous faisons confiance à Jolanka Tchamkerten qui nous a expliqué qu’elle avait besoin d’être en confiance pour pouvoir travailler dans l’intérêt général. Elle a estimé qu’elle serait plus en accord avec le candidat indépendant qu’avec le socialiste». La présidente des Verts genevois précise encore qu’«au niveau cantonal, nous avons beaucoup discuté de ces coalitions mais qu’à Versoix nous étions trop dans l’émotionnel».

 

auteur : Didier Tischler Taillard

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