17.06.2024 par DTT
num.340 juillet-août 2024 p.10
Conseil municipal du 17 juin 2024

Délibératif en recherche de sérénité
Cette dernière séance avant les vacances estivales fut également une grande première pour Ricardo Lima, le nouveau président du Municipal. A noter aussi, le piquant discours de la nouvelle maire, Jolanka Tchamkerten. En toile de fond, encore et toujours l’affaire Vigousse. Explications.
Comme souvent, les séances du Conseil municipal débutent de manière détendue. Mais pour cette dernière année de législature, on a à nouveau senti quelque division entre les groupes Verts et PLR, majoritaires, et les « opposants » du Centre et du PS. Lors de son discours d’introduction en ouverture des débats, Ricardo Lima a d’abord tenu à remercier celles et ceux qui l’ont nommé sur la plus haute marche du perchoir. « Je souhaite aussi que, pour cette fin de législature, nous puissions retrouver de l’apaisement », déclare-t-il.
Ce qui semble entendu puisque les deux premiers sujets abordés, en l’occurrence une délibération visant à accorder un crédit de CHF 210'000.— pour créer un espace nature au bord du Canal de Versoix et une seconde pour finaliser enfin à hauteur de CHF 16'800.-- les aménagements du parc du Molard sont adoptés à de très larges majorités. On retrouve la même unanimité lorsqu’il s’est agi d’accepter les comptes de la Fondation communale de Versoix-Samuel May.
Motions adoptées
Dans le même esprit, la motion demandant à rendre plus accessibles aux handicapés les bâtiments communaux et surfaces extérieures est acceptée et envoyée au Conseil administratif. Le cheminement s’avère identique pour la seconde motion de la soirée. Celle-ci demande que les prix de location des terrasses soient revus à la baisse. A charge maintenant à l’exécutif de traiter ou non ces sujets (les motions n’étant pas contraignantes) avant de revenir au Municipal.
Lorsqu’arrive le temps des résolutions, l’ambiance se tend quelque peu. En cause, un texte déposé par les Verts revenant une nouvelle fois sur l’affaire Vigousse et ses conséquences financières suite notamment aux décisions de justice. Rappelons ici que le sujet a déjà été de nombreuses fois évoqué, tant lors de séances plénières qu’au sein de commissions. Mais cette fois-ci le groupe écologiste souhaite que le Conseil administratif mandate un tiers pour mener une enquête indépendante afin de faire définitivement toute la lumière sur cette affaire et ce avant la fin de l’année.
Le Centre ironise
Sans surprise, Daniel Ricci, du centre, ironise. « Nous étions tous d’accord pour dire que cette histoire avait assez duré et coûté suffisamment, estime-t-il. Si l’on accepte ce texte, cela va inévitablement engendrer de nouveaux frais. C’est au Conseil administratif de gérer ce sujet et pas au Conseil municipal. Nous nous abstiendrons de voter cette résolution ».
Cette intervention fait sourire le Vert Stéphane Conus. « Je pensai que le Centre ne voulait plus s’exprimer », ricane-t-il. Le socialiste Xavier Henauer lui, trouve « curieux que le titre de la résolution demande le remboursement des frais engendrés mais que l’on ne retrouve pas cette notion dans le texte ». L’ancien président ajoutant que « cela ne va pas contribuer à éteindre le feu et encore moins d’apaiser les esprits ». De fait, l’élu précise que son groupe s’abstiendra également.
Eviter de nouvelles erreurs
L’indépendant Jean-Marc Leiser, lui, ne l’entend pas de cette oreille. « Nous n’avons toujours pas fait toute la lumière sur cette affaire, un rapport neutre serait donc bienvenu, argumente-t-il. Je ne veux pas que tout cela soit noyé et je souhaite que cela nous serve surtout à éviter de telles erreurs dans le futur ». Au moment du vote, tant les Verts que le PLR et les deux indépendants (Jean-Marc Leiser et Jean-Pierre Kapp) votent cette résolution. Minoritaires, les socialistes et les centristes, se voient contraints de l’accepter. Il ne reste qu’à espérer que cette affaire qui a empoisonné cette législature connaisse enfin son épilogue.
A noter encore que lors de cette soirée, lorsque la nouvelle maire Jolanka Tchamkerten s’est autorisée un petit discours. Elle a rappelé que si son prédécesseur Cédric Lambert avait évoqué le mois dernier qu’elle-même avait reçu un blâme du Conseil d’Etat, il s’était bien gardé de rappeler que Versoix avait eu deux décisions de justice en sa défaveur. La maire ajoutant encore que cette triste affaire avait, à ce jour, au moins coûté CHF 400'000.— à la commune.
La vie communale n’est définitivement pas un long fleuve tranquille.
DTT

Légende photo :
Une résolution qui va encore faire du bruit.

auteur : Didier Tischler Taillard

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