Les bons comptes font les bons amis
Lorsque les élus sont tous sur la même longueur d’ondes financière, l’ambiance est détendue. Pareil lorsqu’il s’agit de remercier un sympathique conseiller municipal pour son année de présidence. Mais l’atmosphère est différente quand (re)surgit l’affaire Vigousse. La vie communale n’est pas un long fleuve tranquille.
Lors de la précédente séance du Conseil municipal, le 22 avril dernier, la conseillère administrative Jolanka Tchamkerten avait présenté les comptes 2023 avec le sourire, ces derniers présentant un inattendu excédent de revenus de 8,3 millions de francs. Ces comptes ont ensuite été étudiés dans les différentes commissions du Municipal. Ce lundi, le sujet revenait lors de la plénière pour être ou non accepté.
Sans surprise aucune, à l’unanimité, les conseillers municipaux ont voté ces comptes 2023 bénéficiaires en parfaite osmose. L’élu PLR Julien Marquis, par ailleurs candidat au Conseil administratif en 2025, a toutefois relevé que cette embellie devrait permettre de baisser les impôts de la classe moyenne. Un sujet qui sera sans nul abordé lorsque viendra le temps de voter le prochain budget.
Mini concert
Pour en revenir à ces fameux comptes 2023, celles et ceux qui s’y intéressent de près se rendront sur le site internet de la commune. Tous les documents y sont publiés dans leur intégralité et en toute transparence : www.versoix.ch/administration/finance-et-comptabilite/comptes-et-budgets-1451.
Cette séance printanière avait également la particularité d’être la dernière présidée par le socialiste Xavier Henauer. Pour l’occasion, le sympathique quinquagénaire s’est fendu d’un très agréable discours de remerciements et d’un petit concert de cloches chromatiques avec l’une de ses compositions. « J’ai beaucoup apprécié ce rôle de président, a-t-il souligné. Tout n’a pas toujours été simple, notamment avec l’affaire Vigousse, mais je pense avoir rempli ma mission avec objectivité en restant tel que je suis ». Depuis le 1er juin, c’est le PLR Ricardo Lima (voir portrait ci-dessous) qui est devenu le premier citoyen de la commune.
Nouvelle maire
Depuis cette date, l’exécutif communal a également interverti les casquettes de ses membres. Ainsi le centriste Cédric Lambert est redevenu « simple » conseiller administratif, la socialiste Ornella Enhas vice-maire et c’est la Verte Jolanka Tchamkerten qui est dorénavant la cheffe de la ville. Avant de passer le relais à sa collègue, à l’instar de Xavier Henauer, Cédric Lambert a tenu à s’exprimer. « Je veux d’abord remercier tout le monde pour cette année de mairie, a-t-il notamment déclaré. Je regrette toutefois que certains échanges aient été un peu trop clivants. Je souhaite ardemment que pour la dernière année de cette législature, nous retrouvions de la confiance entre nous ».
Lors de cette séance, le Conseil administratif a également répondu à la question écrite Q5 qui avait été posée lors de la précédente plénière. Baptisée «Condamnation de la commune de Versoix», l’interrogation de l’écologiste Stéphane Conus visait à obtenir des éclaircissements ce qu’il s’était réellement passé autour de l’affaire Vigousse, plus précisément sur le fait que la Mairie aurait été pénalement condamnée pour atteinte à la personnalité d’un de ses employés. Selon l’exécutif, « le Conseil administratif, selon le jugement, aurait trop tardé à auditionner l’employé. C’est le reproche retenu par la Chambre administrative, laquelle rejette toutes les autres prétentions du demandeur ». L’intégralité de la réponse est disponible sur le site de la commune www.versoix.ch/media/document/2/q5-a-reponse-question-du-conseil-administratif.pdf.
Moment d’émotion
En toute fin de séance, toutefois, lorsqu’intervient la partie réservée au public lors de laquelle tout un chacun peut poser une question, la personne concernée en premier chef dans ce jugement a pris la parole. Aujourd’hui à la retraite, extrêmement ému et visiblement très marqué par cette affaire, cet ex-employé a tenu d’abord à rappeler qu’il avait été chassé comme un malpropre de son poste de travail et que son bureau avait été vidé. L’homme a surtout accusé la majorité du Conseil administratif d’avoir sciemment menti à la justice !
Cette rocambolesque affaire Vigousse est visiblement très loin d’être terminée. Reste à savoir si elle connaitra son épilogue un jour. Une chose apparait évidente, lors de la campagne pour les prochaines élections communales du printemps 2025, le sujet risque fort d’être encore et à nouveau débattu.
DTT
