17.01.2019 par YR
num.285 février 2019 p.11
Lachenal-Dégallier : dernière séance avant le PLQ

Lachenal-Dégallier : dernière séance avant le PLQ

Pour le projet de quartier situé au triangle dessiné par l’avenue Adrien Lachenal, la rue Louis Dégallier, et le chemin Tilia, une étape importante s’est terminée le soir du 16 janvier. Le coup a été marqué par une séance publique montrant l’évolution de la vision du quartier depuis l’été 2017.

Et maintenant que ce plan d’avant-projet est définitif, l’office genevois de l’Urbanisme doit le transformer en PLQ. Avec un avertissement : celui-ci ne peut pas refléter tous les souhaits de la population, qui devra veiller au grain pour obtenir gain de cause.

La prudence d’abord, quitte à faire perdre patience

Les mandataires du collectif Urbz, accompagnés par les autorités communales et cantonales, ont fait la présentation publique de la version définitive de l’avant-projet créé sur la base des idées formulées par celles et ceux qui ont participé au processus participatif qui se tient depuis 2017 : les habitants, les riverains, mais aussi les propriétaires.

Comme d’habitude pour le dossier Lachenal-Dégallier, la séance a réuni une cinquantaine de personnes. Autrement dit, elle a fait salle pleine. Le public a dû faire preuve de patience, puisque les 40 premières minutes étaient dédiés à un historique détaillé du processus jusqu’à ce jour de janvier 2019 : la maison du projet, la consultation sur plusieurs mois, les séances, les ateliers… Pendant ce rappel, plusieurs ne cachaient pas leur envie de passer à la suite.

C’est là tout le paradoxe de l’initiative : elle est participative et positive pour son quartier, à n’en pas douter. Mais la blessure du référendum victorieux contre l’ancien projet immobilier à Lachenal-Dégailler a poussé tout un chacun à une prudence toute particulière. D’une part, par l’habitude prise de rappeler combien ce processus participatif… est participatif !

D’autre part, et c’était l’un des points forts de cette séance, en insistant sur le fait que le Plan Localisé de Quartier (PLQ) ne peut légalement pas contenir tous les détails, toutes les idées retenues par l’avant-projet. Dans un échange le lendemain de la séance, Matias Echanove (co-fondateur d'Urbz) a insisté sur ce point : « le PLQ n’est qu’une des multiples dimensions d’un projet de quartier ».

Cette mise en pratique du quartier devra, selon les orateurs, être poussée par les habitants (certains sont déjà constitués en association datant de l’époque du référendum), par un groupe de suivi de 5 habitants et riverains, et dans la mesure du possible par la commune.

La procédure concernant le PLQ stricto-sensu (sa création, sa validation, son entrée en vigueur) doit prendre autour de 15 mois, selon la frise chronologique présentée par les autorités cantonales. Une course de fond pour ceux qui veulent que le quartier ressemble à la vision qui leur a été donnée par Urbz.

Aucun "pilote" du quartier n'a encore été trouvé. En réponse à une question émanant du public, le vice-maire Cédric Lambert (PDC) a laissé entendre qu'une fondation communale pourrait s'en occuper. « Ou autre chose ».

Un quartier ensoleillé

La nouvelle vue d’artiste présentée ce soir-là n’a rien de particulièrement nouveau. Si ce n’est le rabaissement d’un édifice au milieu du quartier et des immeubles désormais situés plus proche des routes (élargissant l’espace central), aucun changement révolutionnaire n’a eu lieu.

Ce qui frappe, par contre, c’est le sérieux avec lequel Urbz a pris en compte un souci essentiel lors de la conception d’un quartier : l’ensoleillement. Non contents d’étudier dans leur coin ce que donnera le quartier en matière d’exposition au soleil, les mandataires ont fait l’effort de présenter une modélisation de l’ensoleillement à l’occasion de cette séance.

Ce genre d’attention illustre à quel point Versoix et le canton de Genève ont eu doublement raison de donner sa chance à un projet participatif comme celui-ci, tout d’abord car il répond positivement et démocratiquement à la colère des Versoisiens envers un projet qui ne les incluait pas.

Ensuite, parce qu’ils ont eu le bonheur de faire appel à Urbz, collectif à qui l’on pardonne bien volontiers la redondance de certaines séances devant le soin pris à co-concevoir un quartier en fonction des désirs exprimés, en transparence.

Des croquis détaillés de la dernière version de l’avant-projet sont disponibles sur internet : tinyurl.com/delta-v-dessins

Texte et photos : Yann Rieder
Illustration : Urbz, Maria Mendez

auteur : Yann Rieder

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