09.03.2021 par YR
num.307 avril 2021 p.03
Édito politique : le Conseil municipal a renversé la vapeur

Édito politique : le Conseil municipal a renversé la vapeur

Désormais pleinement en vigueur, le nouveau règlement du Conseil municipal a chamboulé l’ordre et la manière des séances plénières. De l’aveu même du président du bureau, Yves Richard (Verts), ces nouvelles coutumes sont en plein « rôdage ».

Dans cette mutation, deux parties prenantes semblent avoir perdu quelque chose avec la nouvelle recette de la soupe législative mensuelle : le Conseil administratif d’une part, et le public d’autre part.

Les municipaux regagnent un ministère de la parole

L’ordre du jour a désormais la tête à l’envers ! Plutôt que de faire ses communications en début de séance — juste après celles du bureau du Conseil municipal — le Conseil administratif doit désormais attendre l’écoulement de la quasi-totalité du programme pour s’exprimer pleinement.

De même, ce ne sont plus les Conseillers administratifs (relativement à leurs dicastères) mais les Conseillers municipaux (relativement aux commissions qu’elles ou ils président) qui présentent les différents objets faisant l’objet d’un vote par l’assemblée législative communale. Il ne s’agit donc plus de « défendre » l’objet avant le débat, mais de le présenter plus sommairement et d’y glisser l’avis de la (ou des) commission(s) qui ont statué, et parfois même changé la teneur du projet par voie d’amendement.

C’est là que le bât blesse pour le public : étant donné qu’il ne dispose plus des présentations extensives du Conseil administratif, et qu’il n’a pas non plus accès aux documents explicatifs réservés aux élus et à la presse, il se retrouve face à une présentation au mieux réduite, et au pire cruellement lacunaire. Public qui, de par les restrictions COVID édictées dans tout le pays, est toujours limité à 5 personnes... moins les 3 journalistes habitués des lieux.

Cela dit, il est important de souligner que ce changement de règlement donne un nouveau souffle au Conseil municipal et à ses membres, en les remettant au centre des démarches.

Mais est-ce pour autant un simple effet d’optique ? Force est de constater que l’ensemble des objets soumis au vote ont reçu un « oui » unanime, exprimé par les 23 élu-e-s présent-e-s.

Malgré quelques débats ponctuels et quelques remontrances envers des projets que l’institution estime voir avancer trop mollement (la plage de Port-Choiseul en est un), le Conseil municipal reste avant tout — à ce stade tout du moins — une chambre d’enregistrement des projets du Conseil administratif. Ce dernier n’a pris part aux débats que deux fois, sur les cinq objets qu’il a soumis à l’ordre du jour ce mois-là. Il n’a pas eu besoin de s’expliquer plus que cela. Un luxe.

Texte et photo : Yann Rieder

auteur : Yann Rieder

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