30.09.2020 par YR
num.301 septembre 2020 p.15
CFF : nouvelles cadences à partir du 24 août

CFF : nouvelles cadences à partir du 24 août

Affecté coup sur coup par un lancement précipité, la grève des cheminots en France, et enfin par la crise du COVID, le Léman Express devrait désormais retrouver un semblant de normalité.

Le train au quart d'heure est de retour, l'offre nocturne du week-end ne l'est pas

Par le truchement d'un communiqué de presse, la société Lémanis (en charge du Léman Express pour les CFF et la SNCF) a publié, mi-août, une série d'«horaires adaptés à partir du 24 août 2020 ».

Dans ceux-ci, on s'aperçoit tout d'abord que le train au quart d'heure fait un retour remarqué, de 5h00 du matin à 00h30, mais seulement en semaine, et seulement sur le tronçon Annemasse—Genève—Coppet. Pour citer l'horaire au mot près : « L’offre nocturne du vendredi et samedi est supprimée. »

Le retour à la normale ne concerne pas tout à fait la ligne L2 (Annecy — Coppet), puisqu'un changement de train sera nécessaire à Annemasse, où les voyageurs seront invités à monter dans un L1, L3, ou L4 en direction de Genève et Coppet. Des temps d'attente additionnels sont donc à prévoir, transbordement oblige.

Depuis Genève et en direction d'Annemasse, les lignes L1 et L3 n'auront pas tous leurs trains, mais les correspondances manquantes seront assurées par des RegioExpress qui marqueront l'ensemble des arrêts entre Cornavin et Annemasse, assurant ainsi la fréquence au quart d'heure promise. Les lignes L5 (La Plaine) et L6 (Bellegarde), elles, circuleront à l'horaire normal.

Autre horaire : la gare d'Annemasse sera de nouveau ouverte après 22h, et avant 6h du matin. Enfin, le trafic régional français (TER) reprend selon des horaires normaux en même temps que le Léman Express, soit le 24 août.

Il manque un Marcel pour chauffer

Selon la société exploitante Lémanis, les carences subsistant dans l'offre s'expliquent par « la pénurie de personnel de conduite des locomotives des CFF ».

Ce manque de conducteurs et de mécaniciens trouve plusieurs origines. Pré-coronavirus, le réseau fonctionnait déjà en flux tendu, causant une portion des dysfonctionnements qui ont pu être constatés par les pendulaires à l'époque. Les grèves, un manque de rodage entre France et Suisse, ainsi que divers problèmes techniques s'y sont gaillardement ajoutés.

En mars, La Tribune de Genève évoquait la fermeture des écoles et la prise de congés maladie comme facteurs aggravant cette situation déjà précaire, conduisant à la réduction de l'offre (un train toute les demi-heures entre Genève et Coppet — sans compter quelques retards et autres suppressions aléatoires, et beaucoup de perturbations côté français).

Ensuite, la crise du COVID a ralenti... la formation des nouveaux mécaniciens de locomotives, aggravant d'autant la situation dans toute la Suisse ! Toujours selon nos confrères de La Tribune, au niveau national, les CFF doivent à moyen terme injecter un peu moins de mille nouveaux mécaniciens dans les veines du réseau Suisse — dont 340 seront formés cet automne.

Le cas "RegioExpress"

Il reste que l'horaire de confinement avait un mérite pour les habitants de Versoix : celui de voir un RegioExpress marquer l'arrêt dans la gare principale de la commune, comme demandé depuis des années par les élus, et espéré par des voyageurs qui voient ainsi leur temps de voyage Genève-Versoix divisé par deux.

Ce confort, de longue date refusé par les CFF au prétexte que celui-ci serait tantôt superflu (car le Léman Express circule au quart d'heure), tantôt techniquement difficile à maintenir (l'effet papillon est invoqué : un petit retard à Versoix causerait une gabegie à Olten) ; ce confort a pourtant bien pu se faire, ces derniers mois, sans qu'un effet boule de neige ne se soit manifesté.

Sur Twitter, un versoisien passionné de la chose ferroviaire ne mâche pas ses mots. Fabien Perissinotto assène : « Fin de l'arrêt des RegioExpress à Versoix. Voyons la réaction des gens, que tu as habitué à du rapide pendant environ 2 mois. En espérant que la commune ne va pas lâcher l'os, maintenant qu'on a vu que l'arrêt n'avait aucune incidence sur l'horaire. ».

Contacté par une membre de notre rédaction au sujet des évolutions du Léman Express, le maire de Versoix et conseiller administratif en charge des transports, Cédric Lambert (PDC), nous n'avons pas reçu de réaction de sa part au moment de conclure la rédaction de cet article.

Texte et photo : Yann Rieder

auteur : Yann Rieder

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