23.04.2020 par PAD
num.298 mai 2020 p.01 EDITO : 1er avril ... Quel virus a piqué le DIP ?
EDITO : 1er avril 2020, quel virus a piqué le DIP ? La concordance des dates laissait croire à une farce de mauvais goût, issue de fonctionnaires du staff du DIP (Département de l'instruction publique), probablement en télé-travail ou gravement atteints par covid-19, qui, suite au refus du budget 2020 par le Grand-Conseil, sont en quête fébrile d'heures à grappiller ici ou là, pour combler les 105 postes supplémentaires non obtenus pour ce département (25 postes accordés au lieu des 130,4 demandés). Avec cette économie de bout de chandelles, Ecole & Quartier - qui fait selon les statuts de l'AEQV partie intégrante du Collège des Colombières - tremble pour la survie de cette institution représentant un fleuron, que dis-je un modèle d'organisation et de réussite pour une ouverture de l'école non seulement aux élèves, mais aussi, pendant les heures creuses, à tous les habitants d'une région ! Cette belle idée d'éducation permanente, de partage des connaissances et d'intégration sociale, fleurit chaque année depuis 45 ans à la satisfaction du CO, des autorités communales et de la population de toute une région excentrée qui essaie de ne pas être "confinée" ou considérée comme cité-dortoir ! En effet, EQV permet, bon an, mal an, à plus de 2000 personnes de suivre l'une ou l'autre des 200 activités de formation permanente ou de loisir actif. Le financement d'un demi-poste par le DIP depuis 40 ans pour administrer cette structure par un maître adjoint à la direction, permet d'assurer un lien fondamental et organisationnel entre le collège et le large public qui profite ainsi un peu des bâtiments scolaires qu'il a financés. Cet esprit d'ouverture de l'école est bien décrit dans le préambule* (datant de 1983) aux statuts de l'AEQV. Les nouveaux fonctionnaires aux commandes du DIP, ceux des "générations x ou y" qui ont succédé à celle des baby-boomers, ont-ils perdu le sens de l'histoire ? Savent-ils que le lien entre le CO et l'éducation permanente ancré dans les statuts de l'AEQV, a été instauré par M. André Chavanne lui-même et pérennisé depuis 1986 par ses successeurs éclairés. Après discussion entre l'Administratrice, la Présidente de l'Association pour Ecole & Quarter et le Directeur général de l'enseignement obligatoire - qui n'a peut-être pas la même culture ou la même sensibilité de ses prédécesseurs (il n'y a plus de directeur général du CO) - il s'avère que les motivations de cette disposition sont d'ordre purement économique, comme évoqué plus haut, pour compenser un budget insuffisant et de l'émergence d'une priorité donnée au personnel face aux élèves. Les autorités communales sont également choquées par cette façon de procéder sans consultation préalable des intéressés, méthode qui n'a plus cours aujourd'hui où le maître-mot est concertation. De plus, en pleine période de crise sanitaire qui paralyse une grande partie de l'économie locale et occasionnera probablement un traumatisme social, l'heure n'est pas à la mise en péril des activités d'Ecole & Quartier alors qu'elles vont probablement aider à résorber les effets du confinement. A n'en pas douter, au sortir du confinement, la population de toute la région va sans doute faire entendre sa désapprobation à travers les réseaux et en s'opposant résolument à cette malheureuse décision d'un département qui perdrait du même coup l'occasion idéale de favoriser à peu de frais, les bonnes relations entre l'école publique et toute la population. Pierre Dupanloup (ancien administrateur d'EQV) auteur : Pierre Dupanloup
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