14.04.2019 par LR
num.288 mai 2019 p.16
Rêverie versoisienne

O ma chère cité radieuse
Où est ton charme d’antan ?
Tes jolies maisons fleuries
Tes rues attrayantes
Jalonnées de commerces
Aux différents visages ?

De magnifiques arbres à l’écorce rugueuse
Pleurent leur sève écoulée dans le silence.
Parterres parfumés et buissons cossus
Où gazouillaient nombre d’oiseaux
Ont disparu du paysage idyllique
Pour mieux renaître un jour.

Talus garnis de primevères
Violettes, pervenches ou autres décorations
Deviennent la proie d’une bruyante pelleteuse.
Sous le ciel clément, on s’interroge …
La nature a pris ses airs tourmentés
Et l’on se réfugie vers la beauté du lac.

Dois-je aller à droite
Ou à gauche pour trouver mon chemin ?
Quel détour faut-il emprunter
Pour atteindre mon but ?
Dans le labyrinthe des palissades
La route a pris des couleurs.

Les forêts se sont éclaircies
Les ruisseaux s’amenuisent
Et ma ville sous le soleil
Prend des airs de mascarade.
Ne nous effrayons pas trop,
Ce n’est qu’une affaire de temps.

Réjouissons-nous !
La place de la gare offre
Ses plus beaux atours :
Galets imposants parés
De multiples jets d’eau
Aux variantes de cascades éphémères.

Bancs de bois brun
Nous invitant à une pause.
Et là, on admire paisiblement
Les floraisons du printemps
Le va-et-vient des passants
La treille verdoyante ou le marché.

Il est vrai que le monde change,
Que l’on doit s’adapter
A notre confort moderne,
Aux nouvelles commodités urbaines,
A la densité du trafic inéluctable.
Le décor de notre cité se joue en théâtre.

Et comme l’espoir, partie intégrante
De notre humanité jaillit sans cesse,
Nous savons que tout deviendra
Jour après jour plus beau qu’avant.
D’autres atouts égayeront notre ville
Et ma rêverie deviendra lumineuse.

Lucette Robyr
 

auteur : Lucette Robyr

<< retour