11.02.2019 par LR
num.286 mars 2019 p.24
Quand la plume se fait rare

N’en déplaise à quiconque, mais vous en conviendrez qu’accoucher d’un article alors que votre cerveau est opaque, votre esprit embrouillé, que votre muse a décidé de faire grève, que quelques mots sur une page blanche deviennent des pâtés qu’on écrabouille, vous vous dites : Ben, Zut, Ce sera pour plus tard ! Du coup, votre bras devient une poutre, vos yeux se croisent et vous voyez en double, en triple ou éventuellement une frêle silhouette tombée du ciel ; les beautés de la nature sont des tableaux peints par des enfants de deux ans ou d’un artiste à l’imagination fertile. Quoiqu’il en soit la roue tourne, rien ne va plus ! Ne désespérons pas, c’est l’hiver ! Et si le ciel est gris, sombre, ou au ras des pâquerettes, que le brouillard est si épais et si proche de vous que vous vous y frottez le nez, de plus qu’il fasse un froid de canard à vous geler non seulement vos plumes et votre carapace mais tout ce qui constitue votre armature et les moindres fibres et molécules de votre être, oui , vous en conviendrez, la vie est belle … le soleil revient après la pluie, on s’achemine vers les beaux jours, on gagne une heure de clarté en plus par mois, alors de quoi se plaint-on ! Tout est charme, amour et volupté disait un poète, mais qui ne peut, ne peut. La machine s’enraye, les rouages manquent d’huile et certaines pièces sont à changer. Mais tout va bien, Madame la Marquise et la maison n’est pas près de brûler … On avance au pas de tortue et l’on arrivera tous au même but : la lecture de votre journal bien-aimé et relooké.

Amicalement.
Lucette Robyr
 

auteur : Lucette Robyr

<< retour