15.05.2018 par MG
num.279 juin 2018 p.06
La deuxième vie des avions de ligne !

Le 23 avril 2018 TTC a consacré son émission à un reportage à propos du marché d’occasions des avions de ligne. Selon celui-ci, il y a actuellement environ 20'000 avions de ligne dans le monde. Ce chiffre devrait doubler d'ici 15 ans , c'est-à-dire en 2033. Mais que fait-on des engins en fin de vie ? Un trader genevois a eu l’idée de s’engager dans le traitement de ces vieux coucous, via une société établie aux iles Caymans.

En Europe, l’aéroport de Tarbes/Lourdes est bien évidemment utilisé pour les pèlerinages. Mais aussi pour le stockage des avions approchant leur fin de vie ou simplement y ayant été envoyés par les compagnies qui ne les voulaient plus ! Après la faillite de la compagnie Air Berlin, beaucoup de d'engins ont trouvé refuge là-bas, avant d’être reconditionnés et vendus comme occasions. Ainsi, easyJet a pu acheter quelques Airbus A320, construits il y a une dizaine d’années, ce qui devrait pas interdire à cette compagnie de prétendre de n’avoir que des avions très modernes.

Le traitement des vieux avions qui se trouvent à Tarbes peut varier. Parfois il est démantelé afin de fournir un marché de pièces d’occasion. Les plus recherchées, à vendre ou à louer, sont les réacteurs après une révision complète. Plus surprenantes sont les reventes de sièges des pilotes, ou même les fosses septiques (vides, on l’espère !).

À la fin du reportage, on a mentionné un nouveau projet : transformer les anciens avions de ligne en avion-cargo. Mais de telles adaptations sont monnaie courante depuis longtemps. Genève accueille les atterrissages tôt chaque matin, sauf le dimanche, de deux ou trois gros (et bruyants) avions. Parmi ces derniers, il y a des Boeing 757 construits entre 1984 et 1989 utilisés par Fedex et DHL, ainsi que des Boeing 737 d'entre 1990 et 1993 exploités par ASL Airlines Belgium. En combinaison avec les départs tôt chaque matin de l’armada des vols passagers, les riverains de l’aéroport ne peuvent pas dormir tranquillement après 6h du matin. C'est grave, parce que les 60 minutes de sommeil entre 6h et 7h du matin sont considérées comme très importantes pour la santé.
Selon le site «planespottes.ch», la moyenne d’âge des Boeing 757 de DHL est 23.3 ans et celle de Fedex est 26.4 ans. Celle des Boeing 737 de ASL Airlines Belgium est seulement (!) 22.7 ans.

Il est donc évident que la vie d’un avion de ligne peut facilement dépasser 30 ans, et que les taxes de bruit imposées sur les engins bruyants, surtout tôt le matin, ne suffisent pas à inciter les compagnies ne transportant que du fret à moderniser leur flotte !
Si seulement, par miracle, les vieux coucous pouvaient prendre leur envol de Tarbes/Lourdes beaucoup plus silencieux et moins polluants !

 

auteur : Mike Gérard

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