21.11.2016 par MG
num.264 déc.2016-janvier p.05
L'augmentation des vols long-courrier (low-cost ?) à Genève.

Selon les documents de la Confédération, une fois le nouveau terminal Aile-Est opérationnel (en 2020 ?), on doit s’attendre à une augmentation du nombre de vols long-courriers à notre aéroport.

Le Conseil d’Etat de Genève se déclare vouloir plafonner les nuisances nocturnes, mais, dans le rapport du DETEC et de l’OFAC intitulé «Processus de coordination du Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA)», il est écrit que «il appert … que le plafonnement de l’exposition au bruit pour les heures de la nuit (22 heures – minuit) mettrait en péril les possibilités pour développer des vols long-courriers dont les départs depuis l’Europe se font durant les heures de la nuit (vols pour l’Amérique du Sud ou l’Afrique du Sud par exemple).»

En ce qui concerne l’augmentation du nombre de mouvements, on parle de sept liaisons journalières long-courriers supplémentaires (5'110 mvts/an). Autrement dit, nos autorités fédérales veulent que Genève devienne, comme Zurich, un Hub.

Ce qui est «intéressant» (on pourrait utiliser d’autres qualificatifs !) est qu’on commence à parler de plus en plus des vols long-courriers low-cost. Il y a quelques années, un tel concept aurait été inenvisageable, à cause du coût du kérosène. Or, depuis la chute vertigineuse de son prix, on commence à voir des offres. En mai 2013 Norwegian Air Shuttle, une compagnie qui a déjà opéré les vols de et vers Genève, a commencé des vols low-cost entre la Scandinavie et les Etats-Unis. Elle vient même de planifier pour l’année prochaine des vols transatlantiques depuis Londres Gatwick. Il y a également l’annonce en octobre 2016, par le patron de la nouvelle compagnie Air France-KLM, que cette entreprise pourrait lancer les vols long-courrier low-cost.

Pour les détails, consultez
http://www.france24.com/fr/20161103-air-france-nouvelle-compagnie-long-courrier-low-cost-aviation-boost-concurrence-golfe
Selon Aviation Week, déjà plusieurs compagnies asiatiques, qui proposent des vols low-cost dans la région Asie-Pacific, commencent à viser l’expansion vers d’autres régions du monde. Il va sans dire que notre aéroport, déjà reconnu comme propice au low-cost, pourrait être une destination de choix.

Il y a un autre aspect concernant les vols long-courriers : les correspondances. Actuellement, l’aéroport insiste qu’il n’y en a pas beaucoup, mais une fois l’expansion des vols long-courriers, il y en aura automatiquement davantage. Même les compagnies low-cost classiques ont reconnu cette opportunité . Ryanair vient d’annoncer qu’elle cherche un arrangement pour offrir ces vols, en anglais «feeder flights». Il a été suggéré qu’easyJet pourrait poursuivre le même objectif (à Genève ?).
Pour un aperçu de la situation actuelle, on peut consulter l’article du 22 octobre 2015, intitulé «Transport aérien : le low-cost long-courrier va-t-il enfin décoller ? http://www.capital.fr/bourse/actualites/transport-aerien-le-low-cost-long-courrier-va-t-il-enfin-decoller-1068732

Alors, si ce marché low-cost long-courrier s’ajoute à l’expansion continuelle des vols low-cost en Europe, on peut prévoir l'augmentation exponentielle des zones de nuisances.
Ainsi, il deviendra de plus en plus difficile de construire à Genève vu les normes de protection et, par conséquent, de trouver des logements à un prix abordable dans notre Canton.

auteur : Mike Gérard

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