09.11.2016 par YR
num.264 déc.2016-janvier p.08
L'heureux mariage de Cuttat et Berdoz

Qui sont les commerçants et artisans de Versoix ? Comment vivent-ils les mutations de notre époque ? Comment se passe, dans le cas du commerçant rencontré ce mois-ci, le rachat de leur commerce par une entreprise nettement plus connue dans le pays ?

C’est place de la gare, aux pieds du Centre Boléro, que Louis Cuttat et Marc-Etienne Berdoz ont ouvert en décembre 2015 leur magasin commun. Sur l’enseigne, Cuttat a laissé sa place à Berdoz. Dans le magasin, par contre, il est toujours aux affaires. Nous l’avons rencontré par un matin d’octobre, dix mois après le début de cette union.

  • Versoix-Région : Comment s’est passée la transition entre votre propre entreprise et Berdoz Optic ?
  • Louis Cuttat : Cela s’est très bien passé ! Pour commencer, Berdoz est venu me trouver, on a discuté ensemble. À la première entrevue, je lui ai dit «Écoutez, je pense que vous avez envie de m’acheter». On a eu une longue discussion. Finalement, j’ai accepté de vendre mon commerce, étant donné que je suis près de la retraite, et j’ai pu conserver mon collaborateur - avec qui je travaille depuis vingt-huit ans. C’était le moment de concrétiser le travail que je fais ici à Versoix depuis trente-deux ans.
  • V.R. : Est-ce que ce changement vers une marque reconnue dans toute la Suisse Romande a eu un effet sur le volume de votre clientèle ?
  • L.C. : Effectivement, cela s’est avéré tout à fait positif. Notre chiffre d’affaire a été combiné, et il a augmenté de 30% grâce à une nouvelle clientèle venue nous rejoindre.
  • V.R. : Percevez-vous un effet cité-dortoir à Versoix, incitant les gens à faire leurs achats à Genève ?
  • L.C. : Je pense que le centre versoisien est tout à fait favorable aux commerces. C’est ici que ça se passe !
  • V.R. : Que pensez-vous de votre positionnement, à la fois à côté de lieux fréquentés (Poste, Coop, gare, marché, etc.) mais également entouré de chantiers depuis de nombreux mois ?
  • L.C. : Avant l’ouverture de notre magasin dans ce centre, oui, c’était négatif. Quand les camions faisaient la chaîne pour emporter les gravats produits par le futur parking, les barrières tout autour… c’était négatif pour les commerces, d’une manière générale. Ma femme ne venait plus à Versoix pour faire ses achats, et elle n’était pas la seule ! Me concernant, la clientèle revenait malgré tout… et j’étais très fier de cela.
  • V.R. : Selon vous, pourquoi les petits commerces tendent à fermer boutique et à disparaître ?
  • L.C. : Je pense qu’il faut se renouveler. Certains magasins commencent à vieillir, à ne plus être au goût du jour.
  • V.R. : Du coup, que conseillez-vous en vue d’un tel renouvellement ?
  • L.C. : Relooker son intérieur, le rendre de nouveau attrayant. C’est un investissement ! J’avais refait mon magasin, et cela a été un coup de fouet immédiat pour le chiffre d’affaire.

Heureux et confiant dans l’avenir, Louis Cuttat semble avoir trouvé en Berdoz le repreneur idéal. Vendre son commerce à plus gros que soi a cet avantage : pouvoir se reposer sur une entreprise plus solide et à la clientèle forcément plus large que celle d’un petit commerce local.


Texte et photo : Yann Rieder

auteur : Yann Rieder

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