Nathalie METRALLET
20.09.2016 par AP
num.263 novembre 2016 p.07
Nathalie Metrallet: avec le coeur… et les papilles

Genevoise d'origine, Nathalie Métrallet a passé son enfance dans l'univers familial du garage de son grand-père. Passionnée depuis toute petite par les courses automobiles, elle observe son grand-père mettre à profit son expérience d’ancien pilote dans son atelier aux 1000 pièces détachées. Sa grand-mère quant à elle s’investit fortement en politique et participe à la création du Parti radical féminin de Genève. La famille n’habite pas Versoix, mais un lien existe déjà, grâce à un bateau amarré à Port Choiseul.

Après une adolescence sportive et curieuse, c’est dans la comptabilité que Nathalie Métrallet obtient un diplôme en 1987. Par la suite, elle décroche son premier poste au sein d’une étude de notaires. Dans la même période, elle trouve un appartement et emménage à Versoix, ville qu’elle ne quittera plus. Côté professionnel par contre, elle n’élit pas domicile aussi facilement. En 1994, elle entre à l’Office cantonal des personnes âgées (OCPA, actuellement nommé SPC), qui verse des prestations complémentaires aux personnes ayant besoin d’un soutien supplémentaire à leur rente AVS/AI. Elle y reste sept ans au lieu du mois prévu, se perfectionne avec une formation de gestionnaire de prestations complémentaires et est nommée coach. On lui confie ensuite la responsabilité du service, et elle met en place une cellule de formation afin d’uniformiser les interprétations de la loi et ainsi rétablir une équité de traitement.

Indépendante

En 2001, après des années d'activité prenante au service de la population, Nathalie Métrallet quitte l’Etat pour les Rentes Genevoises, en tant qu’assistante de direction et assistante actuariat. Elle y restera cinq ans. Désireuse de découvrir autre chose, elle se lance ensuite dans une de ses passions : le vin. Elle rencontre Alexandre de Montmollin, l’Oenologue cantonal, qui lui ouvre les portes de sa station cantonale de viticulture. En collaborant avec les scientifiques qui analysent les vignes de l’Etat, elle découvre des cépages dont elle n’avait jamais entendu parler, mesure les degrés Oechsle (la teneur en sucre des moûts) et analyse la maturation des grappes. S’ensuit une expérience à la Cave de Genève, et un diplôme de cafetiers, restaurateurs et hôteliers; Nathalie Métrallet est prête à ouvrir un bar à vin à Versoix. Seulement, pas de coup de cœur pour une arcade. Les amis de cette passionnée du vin sont donc les seuls à profiter d’apéros grand luxe improvisés, qu’elle a améliorés grâce à un passage derrière les fourneaux à l’Ecole hôtelière de Genève.

Après un retour de deux ans à la tête d'un service commercial gérant des caisses de pensions, Nathalie Métrallet en a assez “de cette course après la performance et la rentabilité, où le curseur et les valeurs n'étaient pas identiques aux [siennes].” Elle obtient un diplôme en marketing et communication, et monte alors sa propre entreprise, "Profil Gagnant", qui propose des solutions administratives et marketing aux artisans et aux PME, leur permettant ainsi de se concentrer sur leur cœur de métier en les libérant de ces tâches. C’est par ce biais qu’elle entend parler, par un client, du transport des animaux de compagnie. Constatant que l’offre suisse était inadaptée, Nathalie Métrallet crée "Animaux-Voyageurs.com". Que ce soit à l’échelle régionale ou internationale, l’entreprise se charge du transport des animaux de compagnie, en sachant appréhender les différences légales entre les pays et les compagnies d’aviation, tout en collaborant avec l’Office fédéral des affaires vétérinaires et les différents acteurs dans le domaine.

Et la politique alors ? 

L’engagement politique de Nathalie Métrallet est à l’image de sa vie professionnelle : au service des autres, et passionné. Curieuse de comprendre ce qui se cache sous la nébuleuse des décisions politiques et sous l’impulsion de l'un de ses amis, l’ancien président du Grand Conseil Gabriel Barillier, elle se documente sur le Parti radical et le Parti libéral et finit par rejoindre ce dernier, qui correspond plus à ses valeurs de dynamisme tout en respectant les idées individuelles. Elle se porte candidate aux élections municipales.

En 2009, elle entre au Conseil municipal en tant que "vient-ensuite". En 2015, pour sa troisième législature, la population lui confirme son soutien. Avec “la sensibilité indéniable” qu’apportent selon elle, les femmes en politique, elle se distance de la figure caricaturale que l’on attribue aux libéraux : "On peut très bien avoir une sensibilité sociale, être préoccupé de la sauvegarde de notre planète et dans le même temps promouvoir l'économie ! Cela n'est de loin pas incompatible. C'est juste une question de volonté, d'être responsable et respectueux de notre environnement et des autres." Notons qu’en parallèle, la libérale-radicale est engagée dans les associations La Ruche, l'ADER, le Conseil de Fondation de la Résidence Bon-Séjour, et anciennement dans l’organisation du bicentenaire de Versoix et la FIVEAC.

Tous ces engagements occupent bien l’emploi du temps de notre conseillère municipale. L’avenir de Nathalie Métrallet dépendra de l’évolution de ses différentes activités, mais quoi qu’il en soit, elle y mettra toujours son ingrédient secret : la passion ! “Je fais les choses avec le cœur, et les gens me le rendent bien. Tant que j’ai la passion et le temps pour le faire, je le fais. Je préfère arrêter quelque chose plutôt que de ne pas le faire bien.” Et quand le rythme se ralentira, elle se verrait bien à la montagne, gérante d’un petit hôtel servant des produits du terroir. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je me mets sur la liste d’attente pour enfin goûter à ses talents culinaires cachés !

 

auteur : Anouk Pernet

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