17.05.2016 par YR
num.259 juin 2016 p.15
Visite printanière de la réserve des Douves

Visite printanière de la réserve des Douves

C’est par un mardi ensoleillé que l'Etat de Genève a convié une quarantaine d’invités à faire le tour de la réserve naturelle des Douves, dont l’étang a été creusé en 1983 et où des travaux de renaturation ont été effectués il y a moins de deux ans. La réserve est située au croisement du chemin des Douves et de celui du Biolay, non loin de Richelien. Quant à cet évènement en particulier, il s’inscrit dans le cadre de la démarche cantonale : « Genève, un canton de nature ».

L’exploration a commencé proche de la Cabane des Bûcherons, par un coup d’oeil aux plus récentes installations : des panneaux « RandoCroquis ». Ici, le but est d’encourager les amoureux de la nature à observer la faune et la flore de façon prolongée afin d’en réaliser des dessins. Sur ces panneaux dédiés sont dispensés divers conseils quant à la pratique du croquis en pleine nature, ainsi que quelques esquisses de référence démontrant tout le potentiel du paysage environnant.

S’en est suivie une marche au dessus de l’étang, sur un pont en bois de chêne genevois, dont le parcours est ponctué par les différents postes d’observation. Ces abris, utiles pour admirer la nature sans être vu, ont été équipés de documentation et rendus accessibles aux personnes à mobilité réduite. Une accessibilité qui se poursuit à travers bois, où les chemins ont été adaptés (sans être bétonnés) pour que la nature versoisienne soit disponible pour tous. Cette portion de lisière attire de nombreux animaux des forêts alentour, dont quelques cerfs que l’on peut, avec un peu de chance, entendre bramer en automne.

Bertrand von Arx, directeur de la biodiversité pour Genève, est l’un des deux guides de la visite. Au sujet de la proximité de la réserve avec le stand de la Société de Tir de Versoix et du bruit que ce dernier occasionne tout au long de la journée, M. von Arx a nié toute nuisance. « On exagère la sensibilité des animaux, nombre d’entre eux se réfugient proche des sites de tir de l’armée justement parce que personne n’est présent à ces endroits, et que les bruits y sont continus. Ils s’habituent. La véritable nuisance, c’est quand des visiteurs se mettent à bouger très vite ou à crier. Dans ce cas, les animaux partent se cacher plusieurs fois dans une journée et se fatiguent pour rien ».

Une fois la visite terminée, deux personnalités politique ont pris la parole au sujet de la réserve des Douves : Ornella Enhas (PS), Vice-Maire de Versoix et conseillère administrative responsable de l’environnement et du développement durable, ainsi que Luc Barthassat (PDC), Conseiller d'Etat chargé du département de l’environnement et de l’agriculture.

Madame Enhas a rappelé l’importance d’une réserve «que tout le monde apprécie à sa juste valeur», que ses visiteurs viennent de Versoix, du canton de Vaud, de France voisine ou d’ailleurs à Genève. En tout, ce sont 250 heures par an que la commune investit pour entretenir les infrastructures de la réserve. Toutefois, tout n’est pas rose : les actes de vandalisme sont hélas «toujours plus nombreux, et toujours plus coûteux».

Le conseiller d’Etat Luc Barthassat a salué la commune de Versoix pour son engagement pour l’environnement. La question de l’aide aux personne à mobilité réduite est pour lui une question importante, qui doit être traitée de près par le service du génie civil. Sa vision de la nature est celle du «médicament le moins cher contre le stress, auquel nous faisons tous face». Différentes renaturations, à l’image de celle de la réserve des Douves, sont au programme pour le canton, mais «cela dépend des budgets».

La découverte de la réserve des Douves est encouragée pour toutes et tous, quelle que soit la période de l’année. En plus des panneaux disposés au gré du parcours, diverses ressources sont disponibles sur le site internet tinyurl.com/douves, dont des extraits sonores de cris d’oiseaux, plusieurs guides, ainsi qu’un «carnet de terrain des visiteurs» recensant les photos de faune et de flore envoyées par tout un chacun. 
photos : Pierre Dupanloup

Texte : Yann Rieder

auteur : Yann Rieder
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

<< retour