18.02.2016 par MG
num.256 mars 2016 p.06
Projet de rapport 2015 sur la politique aéronautique de la Suisse

Le 19 août 2015, l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) a émis pour consultation un projet de rapport du Conseil fédéral sur la politique aéronautique. Or, dans sa lettre, il était écrit noir sur blanc que ce projet de rapport ne ferait pas l’objet d’une procédure de consultation en bonne et due forme puisqu’il ne propose aucune modification de loi ou d’ordonnance.
A Genève, plusieurs associations ayant des soucis pour l’environnement ont transmis leurs remarques à l’OFAC. Le site de l’Association Transfrontière des Communes Riveraines (ATCR-AIG) http://www.atcr-aig.com/psia/ contient le lien vers le rapport
http://www.atcr-aig.com//news/103/104/Projet-du-Rapport-du-Conseil-federal-sur-la-politique-aeronautique-de-la-Suisse-2015-LUPO-II ainsi que deux commentaires.

Après avoir lu le rapport, mon impression est que c’est un document qui veut rassurer nos autorités fédérales que «tout va très bien, Madame la …». De nombreux passages font croire que l’auteur de ce rapport a bien écouté les avis rassurants des aéroports, compagnies d’aviation et lobby aéronautique, mais n’est jamais allé vérifier sur place si ces avis sont justifiés ! On peut avoir l’impression que la première importance (et la deuxième et la troisième !), c’est l’économie. Voici quelques extraits :

Bruit : Il s’agit de réduire encore davantage les nuisances sonores causées par le trafic aérien.
Mais à beaucoup d’endroits, y compris la région autour de Versoix, les nuisances augmentent !
Même si on enregistre ici ou là toujours des dépassements sensibles des valeurs limites, l’exposition au bruit a eu tendance à reculer au cours des dix dernières années, du moins dans la journée, puisque le nombre de mouvements n’a que légèrement progressé et que les progrès techniques diminuent les nuisances globales.
Evidemment, autour de Genève, il y a beaucoup d’ici ou là !
Le repos nocturne reste garanti près des aéroports nationaux.
Alors, soit Genève n’est plus un aéroport national, soit la garantie est limitée à 5h30 (de 0h30 à 6h) !

Dans le souci de lutter contre les nuisances sonores aux environs des aéroports, les routes aériennes sont conçues afin de protéger autant que possible la population et de limiter au maximum le nombre de personnes exposées au bruit.
Les routes aériennes à Genève ont été conçues il y a plus de 30 ans et n’ayant pas été changées depuis!
L’impact d’un passager aérien sur le climat est aujourd’hui moindre qu’auparavant grâce par exemple à l’abaissement continu des valeurs limites de bruit et d’émissions de substances polluantes et aux mesures visant à améliorer la consommation de carburants du système aéronautique.
Oui, mais le nombre de passagers à tellement augmenté qu’il est probable que l’impact de l’aviation est devenu plus important ! En plus, les charges d’émissions à l’aéroport de Genève sont les plus basses de tous les aéroports suisses.
Le trafic aérien cause beaucoup de bruit, bruit qui, s’il est excessif, peut avoir à la longue des effets négatifs sur la santé.
Alors, enfin on admet une vérité, même si cette vérité ne nous plait pas, en citant ce contenu d’un rapport de l’Office fédéral de l’environnement :
Pollution sonore en Suisse, OFEV 2009

auteur : Mike Gérard

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