11.02.2016 par YR
num.256 mars 2016 p.06
Budget 2016 à la loupe : l'administration générale

Lors d’une précédente édition, nous avons condensé le budget 2016 de Versoix en quelques lignes. Pour mieux comprendre l’action publique ainsi que ses besoins financiers, nous vous proposons un regard plus en profondeur sur les nombreuses catégories qui constituent ce budget : cultures et loisirs, trafics, prévoyance sociale… Le moment est venu de sortir la loupe.

Ce mois-ci, place à l’administration générale ! D’un point de vue global, elle représente un peu plus de 16% des charges versoisiennes annuelles. De fait, ses charges s’élèvent à un peu plus de 6,3 millions de francs (en baisse d’1,5 millions sur l’an dernier) alors que ses recettes ne dépassent pas le million (en augmentation de 200’000 CHF sur la même période). Cette baisse de charges est grandement causée par une baisse concernant le coût des fonctionnaires.

Contacté par nos soins, Patrick Malek-Asghar, maire et conseiller administratif responsable de l’administration générale, a précisé que la baisse en question est le fruit d’une redistribution des charges liées aux fonctionnaires dans les différentes catégories du budget (évoquées plus haut). C’est tout l’objet d’une réorganisation incitée par les autorités de surveillance des finances communales, le « plan comptable MCH2 ». Au global, nous avons appris que la masse salariale a même augmenté.

En décortiquant ce budget administratif, on retrouve tout d’abord le Conseil administratif et le Conseil municipal : Versoix met un peu plus de 550’000 CHF de côté dans le but d’indemniser les membres de ses deux conseils, de payer les voyages effectués par les élus dans le cadre de leurs fonctions et de permettre l’organisation des séances.

On retrouve ensuite une somme dédiée aux fonctionnaires de l’administration municipale, salaires, charges et fournitures de bureau confondues. Des photocopies à la formation du personnel en passant par les contributions aux diverses caisses, c’est un peu plus de 3,2 millions de charges qui y passent, soit une bonne moitié du budget alloué à l’administration générale.

Toutefois, on ne paye pas des fonctionnaires à travailler sur du gravier ! Versoix entretient son patrimoine immobilier administratif, cette année à hauteur de 2,4 millions de francs. On y retrouve donc les frais d’entretien et d’aménagement du bâtiment de la mairie, de celui confié à la voirie et au service du feu, de la maison du Charron (local communal mis à disposition pour de nombreuses expositions et séances publiques diverses), mais aussi de la salle communale Lachenal (salle de spectacle réservée aux sociétés et écoles locales).

De plus, la somme rattachée à l’immobilier sert aussi à rénover et aménager d’autres espaces versoisiens tels que la serre d’Ecogia, la Villa Magnin-Jacquet (locaux pour les samaritains) et la villa Beau-Rivage (louée par la commune à la fondation Versoix-Centre).

Une tranche du budget fortement en baisse cette année n’est autre que celle des élections et votations. En effet, 2016 n’étant pas une année d’élections pour la commune, on passe de 57’000 CHF à une enveloppe prévisionnelle de 4’000 CHF seulement. De plus, l’auxiliaire engagé en contrat à durée déterminé l’an dernier pour porter la charge de travail causée par les élections a simplement disparu du budget.

Alors qu’il était inclus dans les comptes de l’administration jusqu’en 2014, il est nécessaire d’indiquer que l’organisation du succulent Festival du Chocolat est désormais consigné dans la section « culture et loisirs ». Qu’on se le dise, le cacao n’est plus un délice administratif : c’est une oeuvre d’art !

Enfin, comme dans tout bon livre des comptes, on retrouve une mystérieuse étiquette « autres charges et revenus ». Derrière cette appellation peu bavarde, on retrouve 100’000 CHF de charges servant à payer les quelques auxiliaires, mais surtout 466’000 CHF de recettes : redevances aux Services Industriels, location de matériel (tentes et autres) et vente… de cartes postales !

Certes, l’administration générale coûte une somme non négligeable et ne rapporte qu’assez peu. Toutefois, être financièrement neutre n’est pas son rôle, l’administration est en elle-même une bonne part de ce qui se fait obligatoirement à perte dans une commune : on s’imagine assez mal une mise aux enchères des élections ou la vente de tickets pour assister aux séances du Conseil municipal. C’est aussi pour cela que nous nous acquittons de nos impôts.

auteur : Yann Rieder

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