A bord du bus U
Horaire
Eva
Laura
Maria
22.01.2016 par YR
num.256 mars 2016 p.11
Le nouveau bus

Bus U : ce que pensent les usagers des transports publics

Mis en service le 14 décembre dernier, la nouvelle ligne U des TPG relie Chavannes-des-Bois à Richelien via Versoix-Gare. Curieux de savoir quel accueil les usagers des transports publics lui ont réservé, Versoix-Région est allé interroger quelques-uns d’entre-eux.

C’est par un début de journée nuageux que nous nous sommes mis en quête d’usagers des transports publics et, si possible, des pionniers de la toute nouvelle ligne U. Premier constat : ils n’est pas aisé de les rencontrer. De toutes les personnes croisées lors de notre expédition, plus de la moitié nous a répondu ne pas prendre le bus à Versoix ou encore apprendre l’existence même de cette ligne par le truchement de nos questions.

Bus de substitution

Une des caractéristiques centrales du U, c’est qu’il partage une partie du tracé de l’historique ligne V et qu’il améliore ainsi le service à ces arrêts. « Je le prends parce que j’habite deux arrêts plus loin. Pour moi, c’est un service de plus. », nous indique Eva.

Pour Maria, c’est même l’originalité du parcours du nouveau bus qui devient une de ses lacunes : « Un jour, j’ai raté le V pour aller au travail. Du coup, j’ai demandé au chauffeur du U si il allait au moins jusqu’à l’entrée de Versoix. Il m’a répondu que non, que le bus tourne et remonte à Saint-Loup ! ».

Toutefois, il ne s’agit pas que d’un succédané pour les adultes : les élèves du collège des Colombières occupent le bus U en masse, s’en servant en guise de bus scolaire, ce qu’Eva déplore : « Quand il y a des enfants, vous vous retrouvez écrasé dans le bus (…), et parfois, il faut même attendre le suivant. ».

La carte et la montre

Le problème, c’est que le bus « suivant » qu’Eva attend met près de quarante minutes à passer. « il faudrait que les horaires soient étudiés en fonction des besoins, ce serait pas mal », espère-t-elle. Le bus U ne passe en effet qu’une fois par heure, alors qu’une course d’un terminus à un autre ne dure que 19 minutes.

Eva n’est pas la seule à pointer sa montre. Pour Laura, qui n’a jamais pris le U mais se sert régulièrement du V, c’est tout autant une question de fréquence que de trajet : certes, « il faudrait qu’il passe plus souvent. », mais pour lui être utile, « Il faudrait aussi qu’il aille jusqu’au centre commercial [de Chavannes-de-Bogis]. ». Maria est du même avis, et aimerait que la ligne U, annoncée comme interne à Versoix, desserve également l’entrée de Versoix. Avec le déménagement prochain de la Migros dans ce secteur, c’est une suggestion qui fait beaucoup de sens.

Le dernier regret soulevé par Laura est de taille pour les jeunes : la ligne U s’arrête extrêmement tôt. Son dernier arrêt desservi en semaine est Chavannes-des-Bois, à 20h30 seulement. Un problème encore plus grand «pour les gens qui habitent à Chavannes» étant donné la distance séparant leur domicile à la gare de Versoix.

Il faut transformer le potentiel

Soyons clairs : les habitantes et habitants interrogés par nos soins ne semblent pas opposés à l’augmentation de l’offre en matière de transports publics, bien au contraire. Toutefois, c’est un véritable travail d’adaptation qui est demandé aux décideurs politiques et aux têtes pensantes des TPG, aussi bien sur la question des arrêts desservis que sur celle des horaires. Tantôt vide et tantôt plein à craquer, le bus U a besoin de faire sa place à Versoix, car comme le note Laura, les Versoisiennes et Versoisiens ont dû « faire sans » durant bien des années. De plus, « parce qu’il vient rarement, [les habitants] trouvent d’autres moyens pour aller à leur destination ».

Les convaincus des transports publics veulent un renforcement des passages aux heures de pointe, une meilleure desserte de la commune et de ses alentours, un bus scolaire qui remplisse mieux son rôle ainsi qu’une meilleure offre pour celles et ceux qui voyagent de nuit. Le bus U a du potentiel, il est maintenant temps de l’adapter aux usages ainsi qu’aux usagers !


Texte : Yann Rieder
Photos : Carla Da Silva

 

auteur : Yann Rieder

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