17.01.2016 par ALBB
num.255 février 2016 p.04
Versoix soutient un projet de formation de jeunes adultes à Madagascar

Dans le cadre de son budget d'aide au développement, la Ville de Versoix a octroyé en 2015 SFR. 25'000 à Frères de nos Frères et son partenaire local l'Association CEFOR (Crédit Epargne Formation) qui agissent ensemble dans les quartiers défavorisés d'Antananarivo (capitale de Madagascar). Le but du projet est d'offrir une formation de base, puis professionnelle à de jeunes adultes vulnérables, les suivre dans leur recherche d'emploi, voire les soutenir s'ils désirent fonder une micro-entreprise. Le budget total de cette action se monte à SFr. 78'870.-. Cette phase couvre la période de juin 2015 à mai 2017.

Madagascar est l'un des pays les plus pauvres du monde (151ème sur 182 selon les statistiques 2012 de UNDP). 90% de sa population vit avec moins de 2 dollars par jour. De plus, les crises politiques se suivent, cause d'instabilité récurrente. L'autre problème principal de ce pays est que l'école (donc tout simplement savoir lire et écrire) est inabordable pour la majorité de la population, puisque l'enseignement est payant. Du coup, une majorité de la population est confrontée à des lacunes de connaissances et n'a pas accès à une formation professionnelle, donc à des emplois suffisamment rémunérateurs. De nombreuses familles restent ainsi en marge de la société. De plus, le taux de chômage avoisine les 40% et les débouchés sont précaires, ils existent surtout dans l'économie informelle.

La première phase de ce projet, qui a débuté entre juin 2011 et décembre 2012, a déjà permis à 2720 jeunes non seulement de se former et obtenir un diplôme reconnu, mais aussi de trouver un travail. Six mois après l'achèvement de leurs études, 70% des élèves étaient en poste. C'est ainsi qu'en comptant leurs proches, pas moins de 11'000 personnes bénéficient de meilleures conditions de vie.

Le cursus couvre les compétences professionnelles et scolaires de bases, bien sûr, mais aussi les comportements indispensables dans le milieu du travail. En effet, les élèves, confrontés à l'existence des ghettos, ont des attitudes de survie axées sur la défense. Ils doivent donc apprendre à collaborer et faire confiance.

Vu ce succès, de nouvelles formations et lieux d'accueil ont été organisés dans la région d'Antananarivo. Des micro-crédits sont proposés aux futurs petits entrepreneurs et les nouveaux employés sont coachés durant six mois pour assurer la pérennité de leur occupation. Par ailleurs, les entreprises de la place ont été approchées pour devenir partenaires (financement et places d'apprentissage).

Chaque nouvelle phase permet à environ 2200 jeunes vulnérables, dont une majorité de femmes, de participer à une formation adaptée aux besoins du marché et à leurs aspirations personnelles dans des domaines techniques et génératrices de revenus. A terme, ce sont des milliers de familles qui sortent de la précarité et peuvent ainsi payer à leurs enfants l'écolage, leur offrant ainsi un avenir meilleur.

Permettre à une population défavorisée de sortir de la misère grâce à l'obtention d'un travail est un objectif d'autant plus réalisable que la motivation des personnes concernées pour améliorer leur quotidien est importante. Cette réussite profite non seulement directement aux employés, mais aussi à leurs proches.

 Photos : Yanik Marguerat - FGC

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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