10.01.2016 par AP
num.257 avril 2016 p.11
PATRICE MARRO, un socialiste supervitaminé

Il vient de passer le flambeau de la présidence du Parti Socialiste versoisien. Rencontre avec Patrice Marro et découverte des trois piliers de sa vie, sport, musique et amitié.

Gravir les échelons

Le parcours de Patrice Marro n’a cessé de l’emmener vers le haut. Il commence par un CFC d’employé de commerce, et un premier emploi à la poste. Cependant, ce travail entre en conflit avec une des passions du jeune homme, le foot. Les horaires tardifs lui font manquer le début des entrainements, et le coach râle. Le jeune homme change alors d’emploi, et entre à 18 ans à l’Office cantonal de la population (OCPM) et des migrations. Le hasard fait que cette année est également celle où deux autres aspects importants de sa vie débutent : il commence simultanément à entraîner des jeunes footballeurs et entre au Parti socialiste.

A l’époque, son engagement politique lui semble aller de soi : «C’était dans l’air du temps. On s’engageait. C’était 68, on voulait un monde meilleur. Avec les mouvements hippies, on partait dans l’optique que tout le monde est beau, tout le monde est gentil. C’était un peu la révolution pour les jeunes à cette époque-là.» Mais son nouvel emploi ternit ses beaux espoirs. «Quand j’avais 18 ans, je croyais que le meilleur était devant nous. A présent, je m’aperçois que c’est pire, avec toutes les guerres en Syrie, Irak, Afghanistan... J’ai toujours de l’espoir, mais c’est différent.»

Son parcours au sein de l’OCPM lui permet en effet d’apercevoir plusieurs aspects de la réalité. Il y entre en bas de l’échelle, et gravit tous les échelons pour arriver au poste d’adjoint de direction. Il traite les visas, expérimente le premier centre d’enregistrement pour demandeurs d’asile, auditionne les réfugiés, puis gère le service juridique. Cet apprentissage au fil du temps renforce son désir de se battre pour les plus démunis, volonté qui l’a poussé à choisir le Parti socialiste.

Son ascension professionnelle s’effectue en parallèle de celle en politique. Lorsqu’il arrive en 1997 à Versoix, il prend la présidence du PS. Elu 2003, il entame ce qu’il considère comme la législature la plus intéressante de sa carrière politique. Vice-président de la Commission des sports, il peut ainsi participer au développement sportif de la commune. Trois sièges plus tard, le sport est toujours au cœur de ses préoccupations : «Si je lui encore là, c’est pour la salle omnisport ! Et pour l’ouverture des salles de gymnastique pendant les vacances, pour des cours de sport.» Après ces cinq années, il désire laisser la place aux jeunes. « C’est leur avenir ! Déjà à l’époque, les jeunes râlaient et ne faisaient rien. Si on ne s’engage jamais, c’est clair qu’on ne va rien changer !»

Des passions vécues à 100%

Or, s’il y a un jeune qui ne faisait pas «rien», c’était bien lui. Le sommeil, Patrice Marro apprend à s’en priver, pour pouvoir profiter pleinement de ses passions. Pendant sa scolarité, le jeune garçon a l’habitude de se lever à 4h du matin pour faire ses devoirs, car les soirs sont réservés aux entraînements de football et de handball. Plus tard, c’est en tant qu’entraineur qu’il dédie son temps au football, et il retrouve le Servette FC Junior, où il a joué auparavant, qu’il coache pendant 15 ans et accompagne vers le titre de Champion Suisse. Par la suite, il entre dans la grande famille du FC Versoix, où il entraîne actuellement les plus jeunes.

Mais le sport n’est pas la seule activité de cet hyperactif. Grand aficionado de musique, il commence par jouer de la batterie dans un groupe de rock, puis officie en tant que DJ dans les boîtes de nuit romandes. Amateur du rock des années 70 (autrement dit, plus Stones que Beatles), il lui arrive parfois de se rendre à l’étranger pour dégoter un morceau avant la concurrence. A nouveau, Patrice Marro ne dort que peu, entre les animations de soirées jusqu’à 2h du matin et le réveil à 6h pour aller travailler. Il tient ce rythme intense jusqu’à son service militaire, qui met fin à sa carrière de DJ.

Tout au long de sa vie, Patrice Marro a laissé une grande place pour les trois choses qu’il juge les plus importantes : le sport, la musique, et l’amitié. Alors que sa retraite approche, il pense mettre fin aux trois occupations qui ont commencé en même temps, il y a 45 ans : le travail, le foot et la politique. Mais ce n’est pas pour autant qu’il renoncera à ses passions. Il compte mettre à profit son futur temps libre pour réaliser deux projets sportifs. Il souhaite faire toutes les courses de Suisse (son palmarès étant déjà élevé, avec cinq fois Morat-Fribourg, la Course de l’Escalade, le Quart de marathon de Lausanne, etc.), et traverser le pays à pied avec un ami, de Versoix à Saint-Gall. De plus, il voudrait également apporter son aide à une association humanitaire. Bref, Patrice Marro n’est pas prêt d’arrêter de courir.

auteur : Anouk Pernet

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