10.12.2015 par ro
num.254 déc.2015-janvier p.24
Lettre de l'AMCOL aux parents

L'AMCOL, l'association des maîtres du collège des Colombières s'adresse aux parents.

Madame, Monsieur, chers parents,

En premier lieu, nous comprenons votre mécontentement et la situation ne nous plaît pas non plus. La voici telle que nous la voyons et ce qui motive nos décisions.

Aujourd’hui le cycle des Colombières est mobilisé pour se défendre contre les menaces que le parlement genevois fait planer sur les institutions publiques. Si les mesures proposées entraient en vigueur, la qualité des conditions d’enseignement et donc d’apprentissage des élèves serait dégradée de manière non négligeable.
La situation est tendue. Vous savez certainement que pour cette rentrée 2015 des élèves ayant commencé leur cycle d’orientation au Colombières ont dû être transférés dans d’autres CO du Canton pour remplir au maximum les classes. Avec un projet de budget 2016 encore plus difficile, la prochaine rentrée risque d’être pire avec, par exemple, des classes remplies au maximum, rendant les passerelles impossibles ou simplement que ces passerelles disparaissent en sortant du budget.

En tant qu’enseignant, il nous semble être de notre devoir de lutter pour préserver le bon encadrement de nos élèves, pour lesquels nous sommes prêts à faire beaucoup de choses. Pour cela, nous avons engagé plusieurs actions afin de faire pression contre ces mesures. Seules des mesures fortes et suivies massivement peuvent faire effet. Parmi ces actions, outre la grève et les manifestations, se trouve la suppression par la grande majorité des cycles du canton des festivités de l’Escalade.
Le but de cette action est d’envoyer un signal fort au parlement, même si elle nous coûte autant qu’à nos élèves. Car le parlement profite de notre bonne volonté à vouloir le bien de nos élèves, pour nous donner toujours moins de moyens mais d’en faire toujours autant. Ce mécanisme doit cesser et cette suppression affirme ce stop!

Pour l’AMCOL, il est clair que la décision de ne pas fêter l'Escalade n'a pas été prise avec plaisir. Cependant, il est essentiel de comprendre que l’annulation de cette fête n’est pas une sanction prise à l'encontre de nos élèves, ni une volonté de les prendre en otages, car comme vous le signalez ils ne sont pas responsables de la situation. Cependant, vu la nature de notre travail, nos actions, comme les décisions du parlement ont malheureusement une répercussion sur les élèves. Il est vrai que nous avons jugé que la répercussion de la suppression de l’Escalade cette année prétèritaît moins les élèves que les mesures proposées par le parlement pour l’an prochain.
En plus de faire pression sur les mesures de coupes budgétaires, cette action est aussi un moyen de donner une idée à tout un chacun de ce qui prévaudra à l'école, lorsque toutes les mesures prévues par le Conseil d’État prendront effet.
Il est vrai qu'à l'heure actuelle, nos conditions de travail sont suffisamment bonnes pour que toutes les heures supplémentaires que nous passons à organiser des activités autre que l’enseignement (camps de ski, voyage d’études, Escalade, course d’école) n'entament ni notre énergie ni notre envie de bien faire.
Cependant, les mesures d’économie évoquées par le Conseil d’Etat ne nous permettront plus d’envisager d’œuvrer bénévolement à l'organisation de fête, alors que les apprentissages dispensés aux élèves s’avéreront de plus en plus difficiles à appliquer.
Dans ces conditions à venir, l'heure (ou deux) ne sera donc plus à la fête (de l'Escalade), mais à l'optimisation du temps à disposition pour le mettre au service du stricte enseignement, ce pour quoi nous sommes prioritairement formés, afin de privilégier la réussite scolaire des élèves, plutôt que la célébration d'un fait d'armes fondateur pour le canton de Genève.
Il est évident que si les conditions le permettront à nouveau, nous reprendrons le rôle d’animateur bénévole que nous avons si souvent endossé et festoierons l’Escalade avec plaisir, sans que cela nuise pour autant à l’apprentissage de nos élèves.
En restant à votre disposition pour en discuter avec vous, veuillez recevoir, Madame, Monsieur, chers parents, nos meilleures salutations.

Le comité de l’AMCOL

auteur : rédacteur occasionnel

<< retour