13.09.2015 par LR
num.252 octobre 2015 p.15
V'la l'eau qui coule ! …

Ah oui ! Nous l’attendions depuis longtemps, la « rivière », le ruisseau, à défaut de fleuve, l’eau de ce canal qui ne demandait qu’à être rempli. La voilà qui sort sans faire de bruit d’une large bouche d’eau semblable à une persienne, s’étalant sur son promontoire en un mini-lac qui se déverse en cascade dans le canal de pierre rose. Par la pression, elle coule, elle coule sans bruit, qu’on se demande même si elle ne reste pas stagnante à certains endroits. Ce n'est pas les différents restes de chantiers « décorant » son fond en alu ou en pierre plus ou moins propre qui la retiendront !

Non, elle coule lentement sans murmure, ou du moins, le devine-t-on, vers sa destinée … le bout du canal, pour tomber en cascade dans un « puits » au large rebord sur lequel on pourrait déposer un magnifique bac à fleurs jaunes, rouges, bleues, blanches, en un mot, très coloré, qui recevrait les milliers de gouttes d’eau qui gicleraient de l’aboutissement de cette chute. Il est vrai qu’elle s’en va vers un but incertain, retournant au lac. Et on la regarde s’enfuir en un dernier vacarme de puits sans fond.
Ce n'est pas les nombreux passages à piétons qui la traversent, qui l’effraient ! Bien au contraire. Elle s’amuse sous ces tunnels à jouer à cache-cache avec nos regards inquisiteurs : la feuille de l’arbre tombée sur son parcours, où la trouverons-nous ? Passégentiment son chemin jusqu’à être noyée, broyée et disparaître aux oubliettes arrivée au bout, ou s’est-elle simplement arrêtée, là dans l’impasse, pour profiter de l’ombre ou envisager un brin de causette avec dame rivière ?

Ah ! la nature ! C’est l’éternelle découverte en toutes choses.
Mais si notre cher canal de la Treille, - partant de l’église St-Loup, longeant la salle paroissiale, le centre médical, l’immeuble commercial et du fitness « Harmony », puis le Boléro, l’esplanade et terminer sa trajectoire en bordure des escaliers de la Rampe de la Gare et de l’entrée du parking -, devient un élément de plaisir pour les enfants et autant pour les adultes, il se parera bientôt de plantes et de fleurs qui prendront leurs aises en s’entortillant autour des tuteurs en acier qui les maintiendront. De part et d’autre, elles grandiront pour couvrir ces arceaux et créer ainsi un chemin d’ombre et de lumière, où il fera bon se reposer et se promener.
On y verrait bien ici ou là quelques oiseaux du sculpteur Pierre Siebold dont on a admiré récemment l’exposition. Ils y ajouteraient cette petite note artistique qui enjoliverait le parcours, par manque – surtout en hiver – de nos amis les gazouilleurs de bon matin ou des cris engorgés de nos corneilles piailleuses. Quant aux pigeons, ils tiendraient compagnie aux chats ou aux lions du même artiste. Peu s’en faudrait encore d’y mettre un gardien pour effaroucher les éventuels «kidnappeurs.». (Demandons à « Pitch » ce qu’il en penserait en voyant ses œuvres mises en évidence dans les ramures de ce parcours verdoyant !) Rien n’est trop beau pour plaire, et quand l’eau coule, le charme s’amplifie et n’offre que du bonheur.

Allez découvrir cet endroit magique et buvez un verre au nouveau restaurant du Boléro; vous y découvrirez plaisirs gustatifs grâce à son Chef réputé Serge Labrosse – ancien maître du restaurant des Eaux-Vives – et plaisirs paisibles et conviviaux sous les parasols, les oliviers ou l’intimité de l’intérieur parmi les senteurs des plats cuisinés.

Mais si le vent est contraire, que les vaguelettes du canal remontent à leur source, alors arrêtez-vous, passez à l’étage plus haut et visitez la nouvelle exposition de photographies des paysages du monde, de Richard de Tscharner. Rien ne vaudra cette pause visuelle et méditative dans le courant de vos pensées.

Et l’eau continuera à couler lentement pour ne pas vous déranger !    
 

auteur : Lucette Robyr

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