20.01.2014 par GC
num.235 fév. 2014 p.07
Sébastien Steigmeier

Sébastien Steigmeier est un Versoisien de 24 ans. Du haut de ses 2 mètres 03, ce volleyeur confirmé fait partie de ces jeunes de plus en plus nombreux à tenter leur chance de l’autre côté de l’Atlantique. Portait.

Après avoir obtenu sa maturité gymnasiale au Collège Sismondi en 2008, Sébastien Steigmeier a effectué son service militaire. Sauf qu’à la différence de bon nombre de nos concitoyens, il a eu la possibilité de l’effectuer en tant qu’athlète, ce qui lui a permis de continuer à s’entraîner et à jouer en parallèle de son activité de soldat. L’année suivante, il a joué en Ligne Nationale A au Chênois Volley, club qu’il a rejoint après avoir effectué sa formation dans le fameux club versoisien : le PEPS. Puis, la question de la suite des études s’en est mêlée. Comment concilier le mieux possible sa passion pour le volley et des études universitaires ? Une solution semblait se dessiner : l’Amérique ! C’est ainsi que Sébastien a effectué ses derniers mois à Chênois avant de s’envoler pour Riverside, en Californie. Là, à la California Baptist University (CBU), Sébastien a effectué une saison complète (de janvier à avril) où son équipe a remporté son championnat (NAIA).

Mais cette belle performance n'a pas entièrement satisfait notre Versoisien. Sébastien voulait voir plus grand. Pour cela, il a quitté son université de Riverside et tenté le saut en division 1 de NCAA (plus grand championnat universitaire américain) à Hawaii. Malheureusement pour lui, des tracasseries administratives obscures le rendent inéligible pour cette division. Se retrouvant alors hors de CBU et pas accepté à Hawaii, Sébastien dut se résoudre à plier ses valises et à retrouver le vieux continent, direction l’Helvétie. C’est à nouveau à Chênois en LNA qu’il reprend du service avec un titre national à la clé. Il était alors loin de se douter qu’un nouveau rebondissement allait lui permettre de retraverser l’Atlantique. En effet, Sébastien pouvait rejoindre le Canada et y jouer s’il y faisait ses études et acceptait de passer une saison sans jouer. Ce sacrifice lui permet d’évoluer actuellement (et ce pour deux saisons), dans une division supérieure.

Le voilà donc à l’Université de Brandon depuis le mois d’août 2012 où il étudie l’éducation physique comme branche principale et le français comme « mineure ». Cette aventure canadienne est sûrement le choix de la raison puisque le volley n’ayant pas les retombées médiatiques et financières du tennis ou du foot, il est sage d’imaginer un après-carrière et de continuer une formation. C’est d’ailleurs tout l’avantage du système nord-américain pour ces jeunes sportifs talentueux : avoir la possibilité de s’exprimer au maximum au niveau sportif tout en poursuivant un enseignement universitaire adapté. Contrairement aux clichés hollywoodiens, adapté ne signifie pas au rabais. Si les professeurs sont compréhensifs au niveau des absences dues aux grands déplacements, les exigences en termes d’examens sont les mêmes pour les athlètes que pour les étudiants « traditionnels ». Par contre, l’engouement de toute la communauté universitaire derrière son équipe n’est pas une légende. Les jours de match, tout le monde porte les couleurs de l’université et vient donner de la voix. A des années-lumière du sport collégien et universitaire suisse.
Si le choix de continuer sa route au Canada a été le plus raisonnable pour Sébastien Steigmeier, il n’a pas été le plus aisé à prendre. Au moment d’accepter l’offre de Brandon, plusieurs clubs, dont certains italiens, lui avaient montré leur intérêt. Il a donc fallu faire preuve de beaucoup de maturité pour renoncer à ce rêve d’enfant de jouer chez les transalpins. Ses ambitions n’ont pas diminué pour autant. Avec Brandon, il espère réussir à remporter un titre national.

Une fois que ses études seront terminées, Sébastien souhaite continuer à exercer cette passion et en faire son métier, en Europe ou ailleurs. Nul doute que ses belles performances en équipe nationale aux Universiades 2013 à Kazan (Russie) lui auront offert une autre dimension internationale. Car si le Versoisien retient surtout que l’équipe suisse s’est inclinée face au Brésil pour accéder aux quarts de finale alors que le match était à leur portée, Sébastien a néanmoins livré de très belles performances personnelles. En effet, il a monopolisé les commentaires des journalistes français de la célèbre chaîne sportive Eurosport lors des matchs de l’équipe suisse. Une belle reconnaissance de la qualité de son jeu et de son incroyable potentiel. Bravo et nous nous réjouissons de suivre la suite de sa carrière prometteuse !

Photos: PhotographybyMilana

auteur : Gaëtan Chevallier

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