11.01.2013 par LR
num.225 fév. 2013 p.15
Le Quatuor Diospyros aux Caves de Bon-Séjour

Pour le dernier concert de l’année 2012 et en ce premier dimanche de l’Avent, soit le 2 décembre, nous avons assisté au Quatuor de Clarinettes Diospyros. Originalité s’il en est, qui nous a permis de connaître un peu mieux ces instruments. Tout au long du programme alléchant, les artistes ont présenté chacun leur propre clarinette, soit celle en si bémol, une autre en fa (clarinette alto), une troisième en mi bémol, une octave plus basse (soit la clarinette basse qui ressemble à un saxophone, idem pour la clarinette contrebasse) et la dernière en mi bémol appelée petite clarinette ou clarinette piccolo, chacune munie de 7 – 9 ou 12 clés selon le type.

Voilà pour les présentations. Reste maintenant à honorer les artistes qui, dans un ensemble parfait, ont su harmoniser leurs couleurs vestimentaires : tenue noire avec châle rouge pour les dames et cravate rouge pour les messieurs, avec le nouveau décor noir et rouge des caves : nouvelles chaises noires avec coussin rouge, tables noires rondes ou carrées, le tout dans un avant-goût d’air de fête.

Transcrivant ou arrangeant certaines pièces classiques pour les adapter à la clarinette, notre quatuor, composé d’Emilie Duss, Marine Wertz, Jean Pierre Galliari et Benoît Trapezaroff, a su nous captiver et nous intéresser dans des œuvres de Mozart, Bach, Haendel, Brahms, Grieg, Bizet, Escaich et Kletzmer plus contemporains. Influence balkanique et tsigane dans la Tarnov, suite de Kletzmer, brésilienne ou italienne dans le Tango virtuoso de Th. Escaich ou celle plus classique pour les autres compositeurs, les clarinettes jouaient sur leurs tonalités entre les graves et les aigus dans un perpétuel dialogue très harmonieux. Brillance des sonorités, jeu subtil des variations tantôt vives, joyeuses, dansantes, souvent entraînantes, tantôt celles plus douces, parfois nostalgiques, empreintes de tendresse ou de lassitude. L’ensemble du programme dénotait plutôt de la gaieté, de la joie de vivre, de la spontanéité, tels des enfants dans une course d’école. Il y avait de l’intensité, de la sensibilité, une approche colorée et imagée de chaque œuvre, où l’un ou l’autre des instruments se mettait en valeur. Beaucoup de charme, de maîtrise et de virtuosité, de plaisir à les écouter, de sympathie spontanée entre les artistes et le public enthousiaste. Un bain de fraîcheur, un pur moment de bonheur qui a dévoilé toutes les facettes d’un instrument méconnu.
Au plaisir de les revoir dans cette ambiance si riche et si poétique tout en leur offrant une gerbe de félicitations.    
 

auteur : Lucette Robyr

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