Sébastien Chevallier espère bien taper le ballon sur le sable des JO de Londres. [Georgios Kefalas - Keystone]
18.06.2012 par GC
num.220 juillet 2012 p.13
Un ancien du PEPS au Jeux Olympiques !

Cette fois c'est fait, Sébastien Chevallier et son partenaire Sascha Heyer 
iront aux Jeux Olympiques ! C¹est au bout du suspense qu¹ils décrochent leur
 ticket olympique, lors du dernier tournoi comptant pour la qualification à
 Londres.

Que de chemin parcouru en un mois. Lors de notre précédente édition, nous 
avions laissé la paire de « beacheurs » à leur Continental Cup à Zoug, cette
 nouvelle Coupe Davis du beach-volley. Associés à la paire 
Heuscher-Bellaguarda, le versoisien Sébastien Chevallier et son compère de
 Frauenfeld ont réussi à atteindre la finale de cet évènement, leur laissant 
ainsi l'espoir d'arracher une qualification pour Londres en Turquie du 18 au
24 juin. Forte de ce succès, la paire se rendit à Prague pour tenter de 
rééditer leur exploit de 2011 où pour leur deuxième apparition seulement 
sur le World Tour, ils avaient accompli un tournoi extraordinaire pour 
monter sur la troisième marche du podium ! Malheureusement, la magie ne 
réopéra pas puisqu'ils rentrèrent en Suisse après deux défaites face à des
 invités tchèques et des Russes en forme ascendante.

Le tournoi qui s'en suivit ne fut pas des plus faciles. Leurs précédents 
résultats en demi-teinte ne leur permettant plus de participer directement
au tableau principal, ils durent passer par les qualifications du Grand 
Chelem de Moscou dont ils ressortirent sans encombre. Mais les choses se 
gâtèrent par la suite puisqu'ils s'inclinèrent face aux même Russes qu'à 
Prague, face à d'excellents américains et surtout face à leurs compatriotes 
Heuscher-Bellaguarda, au terme d'un match particulièrement accroché. C'est
 donc avec peu de points en poche et un moral en baisse qu'Heyer-Chevallier 
mirent les voiles vers Rome pour tenter de renverser la situation. Leur 
classement olympique à ce moment-là, une 19ème place, les laissait assez 
loin de la 16ème place synonyme de qualification pour Londres...

Arrivés dans la capitale italienne, les choses étaient claires : faire un
 exploit ! Leurs concurrents directs ayant réalisé de superbes performances 
lors des derniers rendez-vous du World Tour, Heyer-Chevallier devaient aller 
loin, très loin même dans ce Grand Chelem, tout en espérant que leurs
 adversaires ­ notamment des Norvégiens et des Russes ­ ne glanent pas trop 
de points non plus. C'est donc avec une pression folle qu'ils disposèrent de 
Heuscher-Bellaguarda et d'une paire allemande très solide, les deux fois
deux sets à zéro. Ce premier exploit leur garantissait alors la première
 place de leur groupe et donc au pire une 9ème place à Rome, égalant ainsi 
leur meilleure performance en 2012. Cependant, c'était alors loin d'être 
suffisant puisqu'à la fois les Norvégiens et les Russes les rejoignirent au
 même stade de la compétition. La pression atteignit un nouveau sommet 
lorsque le tirage au sort les opposa à ces mêmes Russes en huitième de
finales. Une nouvelle victoire, à nouveau indiscutable leur ouvrit les
portes des quarts de finales, face à Heuscher-Bellaguarda. Un abandon sur
 blessure de leurs rivaux suisses leur ouvrit les portes de la demi-finale 
sans jouer.

A ce moment-là, les Norvégiens et les Russes étant éliminés, il faut
 atteindre le podium. Deux voies étaient alors possibles. S'ils gagnaient 
leur demi-finale, ils étaient alors assurés d¹être qualifiés pour Londres.
Sinon, il faudrait remporter la finale pour la troisième place. C'est le
 pire des scénarios qui se dessina puisqu'après avoir dominé le premier set
 de la demi-finale face aux Américains Gibb-Rosenthal (futurs vainqueurs du tournoi), ils s'inclinèrent en
 trois sets : dur ! Il fallut donc revenir le lendemain, au terme d'une
l ongue journée d'attente pour faire face à d'autres Américains : 
Fuerbringer-Lucena. Un nouveau match exceptionnel de la paire Suisse leur 
offrit donc à la fois la médaille de bronze de ce Grand Chelem romain mais 
aussi et surtout ce fameux ticket pour Londres 2012, objectif affirmé depuis 
bientôt deux ans, objectif approché fin 2011, objectif devenu presque
utopique début juin 2012 et objectif atteint finalement le dernier jour 
autorisé par la Fédération Internationale ! Que d'émotions, de suspense, de 
joies et de larmes ont tourbillonné dans ce court central du Foro Italico. 
Deux années d'efforts et de sacrifices récompensés. Mais nul doute que 
l'objectif "qualification" cèdera très vite sa place à un objectif fou
 pour ce tournoi de Londres qui marquera à coup sûr la vie de ces deux
 sportifs et de leur entourage...

voir une video rts.ch du 17 juin 2012

auteur : Gaëtan Chevallier

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