20.03.2012 par ALBB
num.217 avril 2012 p.04
Bellevue : c'est le Pérou

Bellevue fait partie des communes qui consacrent au moins le 0.7% de leur budget à l'aide au développement ou humanitaire. Les statistiques que nous avons évoquées l'automne dernier précisaient exactement 0.73, un total de SFr. 63'500.-. soit 19.75 par habitant en 2010.

En 2011, ce cap n'a pas changé. Parmi d'autres, un nouveau projet a été choisi au Pérou, dans la province de Caylloma (au sud est, dans les Andes). Cette région très haute (au dessus 3800 m. d'altitude) n'offre pas beaucoup de débouchés à sa population qui vit dans une précarité et des conditions difficiles.

La seules ressource de l'endroit est l'élevage de camélidés (lamas et alpacas), tant pour la viande (d'une excellente qualité en protéine et en moindre teneur en graisse) que pour la laine. Toutefois, la qualité de la marchandise avait baissé pour deux raisons principales : le surpâturage (trop de bêtes se partageant la nourriture disponible) et la consanguinité. En outre, une contrebande des meilleurs animaux sévissait.

Genève Tiers-Monde collabore avec le Centre d'Etudes et de Promotion du Développement (une ONG péruvienne) qui a proposé des solutions pour améliorer la situation en collaboration avec la population locale.

Pour améliorer la qualité des pâturages, des mini-barrages ont été construits afin de conserver l'eau de pluie et de l'amener grâce à des canaux rustiques dans les prairies. Ainsi, les animaux sont mieux nourris grâce à des terres plus fertiles.

Des formations ont été organisées touchant divers domaines tels que la gestion des ressources naturelles, la tonte et le tri de la laine, la gestion des troupeaux afin que la population puisse améliorer la qualité des produits à vendre. Un accent particulier a été mis pour la reproduction en introduisant une trentaine de mâles de bonne qualité issus d'une autre région. Entre l'amélioration de la nourriture des animaux et celle des méthodes de reproduction, les qualités tant de la viande que de la laine, mais aussi le taux de natalité ont progressé.

Par ailleurs, un système de commercialisation associative a été mis en place afin que les producteurs puissent réellement bénéficier de leur travail en vendant la laine selon la qualité au juste prix. Une grande quantité de laine a transité par le comité fondé dans ce but.

Dans une vision à long terme, les autorités locales ont été sensibilisées au développement durable dont toute la population peut profiter. Les associations de producteurs ont également été formées afin d'être capables de prendre la responsabilité de cette nouvelle chaîne commerciale associative afin d'en assurer la pérennité.

Notons encore que les bénéficiaires des cours ont eu pour mission de partager leurs nouvelles connaissances avec leurs pairs, permettant ainsi leur vulgarisation.

Ce projet bien sûr n'a pas été défini et accompli en quelques mois. Il s'étale sur plusieurs années. Entre 2008 et 2010, les objectifs ont été fixés avec les 400 familles concernées (soit 2400 habitants). Notons encore que la totalité des paysans peut être considérée comme pauvre. Le but est de permettre à ces populations isolées de pouvoir vivre mieux dans leur milieu et d'avoir des débouchés commerciaux équitables pour leurs marchandises. Ainsi, elles ont aussi accès à des produits de première nécessité qu'elles doivent acheter à l'extérieur de leur région.
 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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