24.01.2012 par PAD
num.215 fév. 2012 p.14
Bibliothèque : A la rencontre de Monique Levrat

Il en est des lecteurs comme des livres : ce sont des rencontres au cours desquelles on échange avec plaisir. Madame Monique Levrat fait partie de ces dernières et elle a accepté, sur mon insistance, de se livrer sur ses choix en matière de lecture au gré de son parcours de vie. Nous avons eu comme fil conducteur les ressorts qui nous mènent à cette activité et forment nos goûts. Voici quelques extraits de notre conversation à bâtons rompus.

Je lis depuis toujours. Faisant partie d’une nombreuse fratrie, c’était le moyen de s’évader. Je lisais derrière un rideau ou perchée dans les arbres. C’était un moment à moi, je me plongeais dans la lecture, la découverte d’un autre monde en quelque sorte, puis je revenais dans celui bien rééel d’une écolière parisienne.
Les hasards de la vie ont amené mon père aux Etats-Unis et j’ai dû me plonger dans une autre culture à l’âge de 16 ans. J’ai ensuite eu la chance d’étudier la psychologie dans une université américaine. Ayant épousé un versoisien, rencontré aux Etats-Unis, j’ai fréquenté avec plaisir la Bibliothèque de Versoix que ma belle-mère a mis sur pied dans les années 70. Je suis heureuse que le flambeau ait été repris et que ce lieu aie continué à se développer. J’y viens toujours en ayant une pensée pour celle qui en a été l’initiatrice.

Ayant eu la chance de suivre des études universitaires, j’ai bien sûr lu beaucoup de livres de littérature et de philosophie mais je lis par curiosité, pour la transmission, pour le plaisir, pour qu’on me raconte une histoire. Par exemple, à la fin de l’adolescence, j’ai découvert COMPULSION de Meyer Levin. Il s’agit d’une histoire vraie à propos du meurtre d’un adolescent commis dans les années 30 aux Etats-Unis ; deux étudiants surdoués commettent le crime parfait au nom de leur intelligence. Le livre remonte à la genèse de cette idée folle en essayant de comprendre le mobile des meurtriers. Quant au livre de Harper Lee TO KILL A MOCKING BIRD, il m’a aussi interpelée puisque le monde est vu par une petite fille dont le père, avocat, doit défendre un Noir suspecté de viol. THE CAINE MUTINY de Herman Wouk interroge les personnages à propos d’une périlleuse situation en mer où le capitaine doit céder son commandement.

Ceci pour dire que je lis encore à ce jour des romans policiers, car ce n’est pas la solution de l’énigme, mais la sociologie et la psychologie des personnages qui retiennent mon attention : le pourquoi et le comment des évènements. Elisabeth George, la romancière américaine, excelle à nous emmener dans des milieux si divers.
Pendant ma vie professionnelle au sein d’une équipe dans un milieu scolaire international, j’ai pu faire le lien avec mes intérêts découverts dans cette littérature américaine que je continue à suivre.

Mes petits-enfants sont aussi lecteurs à des degrés divers. L’un d’eux m’a conseillé UGLIES de Scott Westerfeld, des adolescents aux prises avec des épreuves initiatiques dans un monde de beauté absolue. Il a découvert le racisme à travers la vie de Malcolm X et partage ses questionnements.
On peut se cacher en lisant mais on ne se cache pas de la réalité. On voyage aussi en lectures et on ose rentrer dans la réalité des autres.
Propos recueillis par Anne-Marie Cominetti
 

JEUDI 23 FEVRIER 2012 de 16h00 à 17h30

La Bibliothèque a le plaisir de vous convier à une conférence sur
Jean-Jacques ROUSSEAU et «La Belle Inconnue», pour le Tricentenaire de sa naissance. Conférence donnée par Madame Josymone Sauty, écrivain poète, membre de la Société Jean-Jacques Rousseau.
La conférencière évoquera les aspects de l’oeuvre de Jean-Jacques Rousseau dont les résonances touchent à la philosophie, la musique et la littérature. D’autres questionnements seront abordés : prose et poésie, nature et bioénergie, « abandonneur » et abandonné, humanités et Lumières. Josymone Sauty, lectrice perspicace de l’oeuvre de Jean-Jacques Rousseau, s’inspire de celui-ci pour sa propre création littéraire, comme en témoigne son livre, composé de poèmes et fragments Jean-Jacques Rousseau et « La Belle Inconnue» (présent sur nos rayons).

 

DEVINETTE : Elle ressemble au sucre, sans en avoir la douceur. Elle vole dans les airs et pourtant
n’a pas d’ailes. QUI EST-ELLE ? Deux lectrices, Mesdames Marie-Louise Pasquier et
Floriane Noir, ont trouvé la réponse : LA NEIGE
INTERNET
Nous pouvons vous informer que la Bibliothèque met un (nouvel) ordinateur (récent !) à votre
disposition pour vos consultations Internet (gratuit)

auteur : Pierre Dupanloup

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