21.08.2023 par ro
num.331 septembre 2023 p.04
Billet côté évangélique

Invitation au voyage
Si cette période estivale peut être l’occasion d’un lâcher prise bienvenu à l’occasion des vacances, elle peut signifier aussi un appel à sortir de notre routine et de notre confort en larguant les amarres au sens figuré et au sens propre. Pour ma part, il y a clairement eu un avant et un après Covid dans ma manière d’appréhender la notion même de voyage. Avant la pandémie, j’avais pour habitude de me rendre d’un point A à un point B au moyen de l’avion, puis de louer une voiture sur le site choisi pour sillonner l’endroit. Puis est venu le temps d’une réflexion sur ma manière de voyager et des buts recherchés. Les considérations sur le réchauffement climatique aidant, je décidai d’opter, il y a deux ans, pour des déplacements en voiture électrique qui font la part belle à une salutaire lenteur. Ainsi, dans le voyage, importe aussi bien le chemin que le but. Le trajet effectué devient partie intégrante du plaisir de la transhumance.
Renouer avec une certaine tradition
Dans un cadre plus large, cette manière de voyager permet de renouer un peu avec celle des anciens et notamment des premiers missionnaires comme l’apôtre Paul, infatigable voyageur pour aller répandre la Bonne Nouvelle. Le chemin parcouru se transforme en une sorte de métaphore de la vie et devient un objet de méditation : ouverture progressive à d’autres cultures, à d’autres paysages, à d’autres langues; mais aussi, parfois, déconvenue face à des comportements inhospitaliers, une météo hostile ou des problèmes techniques. Il est vrai qu’au premier siècle de notre ère, le moyen de transport principal était la marche et que les contrées traversées présentaient des dangers autrement plus grands qu’aujourd’hui : risque d’être victimes de brigands en chemin, difficulté à se nourrir et à se loger, etc… Pour perpétuer cette tradition de la pérégrination, ce n’est pas un hasard si les principaux pèlerinages religieux se font à pied (pèlerinage de Saint Jacques De Compostelle).
Retour sur soi et sur Dieu
Même si les moyens de transport diffèrent de ceux de l’époque, en voyageant, nous pouvons tous expérimenter une forme de renoncement momentané à notre confort et à notre sécurité et saisir cette occasion pour vivre avec moins dans une société occidentale marquée par la surabondance et la sédentarisation. Cette forme de dépouillement peut ainsi nous permettre de nous rapprocher de nous-même et de Dieu en réapprenant à dépendre pleinement de Lui et à Lui faire entièrement confiance. C’est dans ce sens que je comprends ces paroles de Jésus quand il envoie ses disciples annoncer la Bonne Nouvelle : « Il (Jésus) leur prescrivit de ne rien prendre pour le voyage, si ce n’est un bâton; de n’avoir ni pain, ni sac, ni monnaie dans la ceinture; de chausser des sandales, et de ne pas revêtir deux tuniques. »
A toutes et à tous, je vous souhaite une belle fin d’été et une bonne reprise.
Olivier Bauer

auteur : rédacteur occasionnel

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