Chaque jour nous avons à faire face à des nouvelles peu rassurantes venues de nos pays européens où l’épidémie de Coronavirus semble s'étendre irrémédiablement.
Je l'avoue j'ai peur. Dans une premier réflexe, j'ai peur pour les miens, peur pour les plus fragiles d'entre-nous. Ma première tentation serait un repli sur moi-même et une crainte de l'autre qui peut être porteur de la maladie.
Chacun, chacune réagit devant ces événements avec ses propres forces et ses faiblesses. Nous sommes plongés dans un temps de crise collective et individuelle qui ne nous laisse pas indifférent.
Après une première réaction épidermique, nous pouvons aussi tenter un pas d'écart et prendre le temps d'écouter une parole autre que celle de la crainte et de la méfiance. Dans la Bible le mot grec Krisis signifie "jugement", ou pour le dire autrement : un moment décisif et périlleux. Cette crise sanitaire devant la maladie nous pose la question de savoir si nous voulons être du côté de la vie ou de la mort. Après la peur, il y a aussi la vie, cette foi en la résurrection qui nous fait nous relever. Nous placer du côté de la vie est d'abord observer une attitude responsable et s'appliquer à soi-même et dans nos lieux de responsabilité toutes les recommandations sanitaires préconisées par les autorités. Le véritable courage ici n'est pas de braver les recommandations mais bien de les mettre en pratique avec humanité.
Une humanité dont Jésus fait preuve durant son ministère où il n'a eu de cesse de casser les frontières entre les malades et les bien-portants, ou pour le dire dans les mots de son temps entre le pur et l'impur. Alors bien entendu nous n'avons pas la force du Christ, mais son attitude doit nous amener, nous qui voulons le suivre, à ne pas considérer l'autre comme une menace mais comme ouverture vers plus d'humanité. Ce serait nous condamner à une double peine en plus de la menace, de nous enfermer et de nous replier sur nous mêmes. Au delà de l'indispensable prudence, je ne peux que nous exhorter en communauté au calme et à la solidarité, à continuer à être les témoins visibles d'une parole de vie.
En restant à votre disposition pour en parler, je vous adresse à toutes et tous mes fraternelles salutations.
Bruno Gérard - Pasteur
