22.02.2019 par MG
num.286 mars 2019 p.11
Aéroport

 En lisant le document de l’aéroport, et les accusations censées être contenues dans mon document soumis à la commission de l’économie du Grand Conseil de Genève, spécifiquement mes « erreurs factuelles et approximations », ma réaction immédiate fut que l’auteur devrait d’abord balayer devant sa propre porte. Je suis certain que si j’avais écrit au nom de mon employeur un document avec autant d’erreurs et de demi-vérités j’aurais reçu une réprimande assez sévère.
Ci-dessous je cite les principales erreurs, omissions et demie véristes contenues dans le document de l’aéroport. Ma critique plus complète, je la mettrai sur la Toile à l’URL
http://aragge.ch/PSIA/ airport_comments_20190215.pdf
Le PSIA énonce tout d’abord très clairement un gel des mouvements nocturnes jusqu’à 6h du matin …
En réalité, le PSIA cite une augmentation de mouvements nocturnes, y compris des décollages de quelques vols intercontinentaux après 22h du soir.
… alors même que la loi permettrait d’autoriser des décollages dès 5h.
Selon le PSIA Ordonnance sur l’infrastructure aéronautique 748.131.1, art. 39a (Restrictions pour des vols commerciaux sur les aéroports nationaux de Genève et Zurich) on peut lire que « Les décollages sur les aéroports nationaux de Genève et Zurich sont interdits entre 24 heures et 6 heures. »
Ces dernières années, le nombre de mouvements d’aéronefs s’est stabilisé. En 2018, il s’est même inscrit en diminution de 1,9%.
Cela est vrai, mais on omet de dire qu’il s’est inscrit une augmentation de 1,9% des vols de nuit. En réalité le nombre de vols de nuit ne s’arrête pas d’augmenter. Pour cette année, jusqu’à mi-février, on est à une augmentation de 8.5%¨.
Il convient de saluer le renouvellement du parc des aéronefs, afin de favoriser la génération NEO d’Airbus
Trois années après le premier achat par Lufthansa d’un premier A320neo, easyJet Suisse n’a toujours pas un seul A320neo !
De 22h à 24h, le bruit calculé est multiplié par 10 et exerce de ce fait une forte influence sur le volume de la courbe de bruit administrative.
Comme Monsieur Antonio Hodgers a bien compris, la vérité, c’est que de 22h à 23h, le bruit calculé est multiplié par 3.16 (la racine de 10). C’est entre 23h et 06h (l’aéroport omet systématiquement de mentionner les mouvements entre minuit et 6h) que le bruit calculé est multiplié par 10 ! En réalité, ce sont ces mouvements qui ont la plus forte influence sur le volume de la courbe de bruit administrative.
Le Grand Conseil a décidé l’an passé de rejeter une initiative populaire en raison notamment des incohérences qu’elle générerait avec le PSIA.
Cela est impossible, parce qu’au moment du débat la version finale du PSIA n’était pas connue ! En réalité, le Grand Conseil avait simplement décidé d’offrir un contre-projet !
L’aéroport compense l’intégralité de leurs propres émissions de CO2 (certification ACA 3+)
L’aéroport, tout comme le Conseil fédéral et l’industrie de l’aviation (avec CORSIA), achète en quantité les « carbon credits » afin de prétendre ne pas augmenter les émissions de CO2. Certains de ces crédits n’auront aucune influence avant plusieurs années, même plusieurs décennies. Or, souvenons-nous cette réclamation des jeunes et moins jeunes qui ont manifestés partout, à Genève, en Suisse et dans toute l’Europe :
“What do we want? Climate justice! When do we want it? Now!”

auteur : Mike Gérard

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