15.08.2018 par LR
num.281 septembre 2018 p.16
Derniers rêves d'été

On a eu chaud, même très chaud durant cet été, où la canicule a pris souvent l’ascenseur. Agréable mais épuisant sur le long terme ! Si les plages et les piscines se peuplaient en grand nombre, personnes âgées, handicapés ou malades se calfeutraient dans les maisons, évitant de sortir, tant la chaleur s’imposait et pouvait les déshydrater, voir les rendre encore plus vulnérables, malgré les consignes à observer durant ces semaines-là. Les soirées se passaient dehors, autour d’un barbecue ou d’un moment de détente en famille ou entre amis, laissant passer les heures, bien au-delà du coucher du soleil. Moiteur des corps transpirant qui s’exhalait parfois sous la brise, ajoutant un peu de fraîcheur sur notre peau assoiffée d’eau.
Affalés sur nos chaises longues, regardant le crépuscule, Vénus brillant de tout son éclat après les derniers rayons dorés, on observe la montée de la nuit, les étoiles qui s’allument une à une dans le ciel bleuté, puis dans la pénombre, les arbres qui prennent des formes fantasmagoriques. Les montagnes rosissent, leurs formes s’évanouissent à mesure que la nuit avance. Seul le bateau avec ses lumières rouges décoratives, glissant sur le lac aux derniers reflets argentés, laisse entrevoir avant son retour au port d’attache, la vie silencieuse des passagers profitant encore d’un dernier bol d’air, au gré des vagues et du vent.
On aimerait prolonger ce temps idéal de bien-être, savourer longtemps dans la nuit ce repos et cette saveur d’une douce et chaude soirée d’été. Pourquoi ne pas dormir à la belle étoile ? Certains l’ont certainement essayé et en ont profité. Il fait si bon sous les étoiles, et quand la lune vient chatouiller vos yeux, vous vivez dans un monde féérique que seules les étoiles filantes viennent troubler. Serait-on au milieu du désert que les constellations nous berceraient d’une vue panoramique et imprégneraient nos êtres d’une joie et d’une beauté vivifiante et sereine ! Paix de la nature ô combien salutaire !
Jours baignés d’intense chaleur, nuits de fraîcheur plus ou moins abondante, corps las aspirant au repos, nature brûlée ou asséchée respirant difficilement, tous les ingrédients d’un bel été presque tropical ont garanti la saveur d’un soleil généreux.
Plaisir des vacanciers ou peut-être celui des gens restés chez eux, ce temps de rêve, on le souhaite encore à l’approche de l’automne et des rentrées tout azimut. Baignés de souvenirs, il faut reprendre le collier, animer nos bavardages sur le contenu de notre été, et le courage aidant, on s’élance dans le quotidien qui deviendra vite ritournelle.
Alors gardons au cœur le soleil et cette chaleur d’une saison belle en toutes choses !
Lucette Robyr
 

auteur : Lucette Robyr

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