14.08.2018 par YR
num.281 septembre 2018 p.03
Retour sur les promesses de la campagne de 2015

Retour sur les promesses de la campagne de 2015
Une fois par an environ, les colonnes du présent journal ne vous propose pas l’habituel article de compte-rendu de la séance mensuelle Conseil municipal : non pas que la rédaction n’en boude une aléatoirement, bien entendu, mais simplement par un hasard du calendrier d’impression.

En attendant le mois prochain – et son résumé bien tassé des choses dites et votées à la maison du Charron – nous vous proposons une immersion toute particulière, proche de l’ère des dinosaures : 2014, et sa campagne pour le Conseil municipal !

Retour vers le Futur

En octobre 2014, dans les pages de notre numéro 242, les cinq partis disposant à l’époque et aujourd’hui encore d’élus à Versoix ont formulé leurs objectifs pour la législature à venir. Vous le verrez, chacun l’a fait d’une façon différente.

Evidemment, ces messages ne représentent pas la totalité du programme proposé par chacun de ces partis pour cette élection… mais ils sont le résultat d’un exercice intéressant : disposant chacun d’une demi-page pour s’exprimer en amont du scrutin, qu’en ont-ils fait ? Quelles idées, quels arguments ont été retenus pour un espace limité ?

PLR : Parti Libéral-Radical

Disposant, après l’élection de 2015, de 9 conseillers municipaux sur les 27 sièges – et même 10 si l’on compte Christophe Sudan, depuis exclu de son parti par manque de discipline partisanne – le PLR articulait son message électoral sur deux points-pivot.

D’une, le parti se félicitait de la nouvelle esplanade de Versoix Centre-Ville et du Boléro. De deux, il proposait « un Arteplage à Versoix Centre-Ville », c’est à dire « un promontoire à l’image de ce qui a été réalisé sur les rives du Léman à Montreux », en bord de lac. Au PLR de préciser que l’idée avait « déjà été suggérée en 2011 », attribuant implicitement sa non-réalisation aux autres forces politiques de la commune.

PDC : Parti Démocrate Chrétien

Bon deuxième à la moisson électorale de 2015 – avec 6 sièges sur les 27 – le PDC avait misé sur la continuité du parti dans la vie des versoisiens. En fond de message, l’on découvre une frise chronologique remontant à 1917, datant la fondation du « Parti Indépendant Chrétien-Social » jusqu’à l’époque contemporaine, où Cédric Lambert est le maire célébré pour travailler « collégialement à l’ensemble des dossiers ».

L’idéologie du parti n’est pas excessivement apparente – une timidité que d’autres partis n’ont pas eu – et ne transparait qu’à travers une phrase, présentant le PDC comme fort sur les questions sociales : « il faut mentionner la création d’un service social suite aux efforts de Micheline Pernet et la réalisation de l’EMS Bon-Séjour grâce à l’utilisation du Fond Livada ».

Les Verts

Première force d’opposition à la majorité de centre-droit (PLR-PDC), le parti Les Verts a décroché 5 sièges en 2015. En octobre 2014, son message était touffu – le plus verbeux de ces partis – et se divisait en trois sections. La première, la plus grande, relate un « café citoyen » intervenu pour « débattre et échanger autour du thème des transports publics ». Il en ressort des enjeux qui ne sont pas étrangers aux versoisiens de 2018 (ligne U des TPG, train au quart d’heure…) et d’autres qui se sont fait plus discrets (ligne 53 des TPG, projet de covoiturage). En fin de section, le parti prévient : « seule l’élection d’un Vert à la mairie pourrait faire avancer ces différents projets ». Or, malgré l’absence d’un Vert au Conseil administratif, bon nombre de ces dossiers ont pourtant avancé.

Les deux autres sections du message regroupent, d’une part, un mot de John Kummer, affirmant que son parti est le plus à même de « défendre au mieux les intérêts des Versoisiens », s’appuyant sur le cas de l’alors imminent « référendum communal sur le PLQ de ce printemps », et d’autre part, une proposition d’aménagement alternatif de la renaturation de la Versoix, proposant par exemple l’ajout d’une piste cyclable.

PS : Parti Socialiste

Pourtant deuxième force politique du pays, le PS est arrivé avant-dernier des élections de 2015, avec seulement trois sièges. Ce que le parti n’avait pas vu venir en 2014, cependant, c’est que l’élection à venir allait marquer le retour de la gauche au Conseil administratif, avec l’élection surprise d’Ornella Enhas ; ni présente en photo, ni même nommée sur le message du PS.

À la place, le parti à préféré se montrer en défaveur de toute baisse d’impôt (pointant directement du doigt le Conseiller administratif PLR Patrick Malek-Asghar), qui « profitera particulièrement aux plus riches contribuables et allégera la charge sociale des entreprises ». Ici, le PS propose un argumentaire aligné sur les préceptes socialistes habituels – précisant également qu’il souhaite voir se réaliser le « nouveau centre sportif » cher à tous les partis (même si le PS était, cette fois-là, seul à le relever), ou encore une « maison des jeunes ».

Le parti termine son message dense sur une observation d’arithmétique politique : selon le PS, l’action politique versoisienne sur les thèmes lui étant cher est lente, et ceci serait dû à une forme d’inaction des « partis de la droite (PDC et PLR) ». Le PDC, préférant se décrire comme parti du centre, a dû apprécier.

MCG : Mouvement Citoyen Genevois

Trois sièges communaux ont été gagnés par le MCG, après les élections de 2015. Son message d’octobre 2014, sec, tranche avec celui des autres partis. En lieu et place des longs paragraphes rédigés par ses adversaires politiques, l’on y retrouvait une liste de cinq points brièvement commentés.

Le parti dénonce une « gestion de notre commune » qui s’illustrerait ainsi : « Sécurité : violence physiques, cambriolages… Propreté : locaux de ramassage d’ordures, graffitis… Logement : nous demandons des loyers abordables avec une priorité aux versoisiens… Circulation : macaron pour résidents, circulation plus fluide… Personnes à mobilité réduite : nouvelles constructions avec facilité d’accès… ».

Ce discours très offensif ne s’est pas reflété dans les prises de parole publiques des élus MCG durant cette législature – en tout cas, à ce jour. Quant aux « macarons pour résidents », ceux-ci sont en circulation depuis l’an dernier.

Texte : Yann Rieder
Photo : Versoix.ch

auteur : Yann Rieder

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