21.03.2018 par PAD
num.277 avril 2018 p.04
Philippe Durr en route pour l'Antarctique avec Mike Horn

 Le public était venu en nombre ce 21 mars au Boléro pour suivre les récits de Philippe Durr et de son coéquipier Edouard Kessi lors de l'étape entre le cap de Bonne Espérance et le continent Antarctique durant laquelle ils ont accompagné Mike Horn en vue de sa traversée en solitaire de ce continent. Ce dernier avait demandé à Steve Ravussin de commander l'équipage, lequel s'est entouré pour cette traversée de deux autres "suisses" pour le seconder. C'est ainsi que l'aventure a commencé pour nos deux conférenciers.
Partis à fin novembre 2016 de Cape Town à bord de PANGAEA - le deux-mâts brise-glace de Mike Horn, un 100 pieds (35m) de 100 tonnes, pourvu d'une dérive escamotable et d'un safran relevable et de 2 moteurs de 550 CV - après avoir préparé le bateau durant une semaine et chargé 1500 kg de vivres, permettant à un équipage de 12 personnes de se nourrir pendant 80 jours, et fait le plein de 40'000 litres de fuel.
Philippe Durr est arrivé au Boléro dans un accoutrement multicouches pouvant résister à des températures polaires; il a gratifié le public d'un gentil strip-tease (heureusement, arrêté à temps !) avant de commenter les séquences vidéo tirées de son iPhone et montées grâce aux talents de Carol Morzier.
Les projections étaient jalonnées par les anecdotes des aventuriers et des commentaires de Roland Martin, président du CNV qui avait suivi l'aventure heure par heure et organisé cette soirée en collaboration avec la Ville de Versoix.
La navigation était simple : 3 semaines avec un cap à 180° mais au-delà des 55° de latitude, il fallait faire sa trace parmi les icebergs en dérive ou à travers des "straps" de glaces, jusqu'au continent. Arrivés à destination, l'équipage a passé une semaine pour préparer le matériel de Mike (skis, chaussures, 8 kites, une tente) et la luge de 200 kg (100 kg de matériel et 100 kg de nourriture) qui sera tirée par Mike Horn, en solitaire, sur 5100km avec ou sans l'aide de son kite (cerf-volant), sur un haut-plateau glacé à 3000m d'altitude. Sa progression variait selon la pente et le vent de 1km par jour au début à 180 km lorsque le vent était favorable au kite.
Un exploit inimaginable. Deux jours après le départ en solitaire de Mike Horn, le bateau est remonté vers le nord pour quitter la zone des glaces, avant de mettre le cap à l'Est, sur Perth en Australie, fin de l'aventure pour Philippe Durr et Edouard Kessi. De là un autre équipage est allé chercher Mike Horn de l'autre côté de l'Antarctique.
L'affluence à cette soirée fut telle (plus de 150 personnes) que les parois d'exposition du Boléro ont été repoussées par le chef du Service de la Culture Olivier Delhoume afin de laisser le public, en partie debout, suivre ces récits passionnants dans une ambiance presque familiale.
Une prochaine fois, il sera prudent de prévoir l'Aula pour une telle soirée tant appréciée par les amis des aventuriers versoisiens ! Gibus était présent, tout comme les parents d'Alan Roura à qui Philippe Durr, fort de l'expérience lors de cette traversée, a rendu hommage pour son courage et sa ténacité, à 23 ans, lors du dernier Vendée Globe. Merci aux organisateurs pour cette belle soirée. On en redemande !

auteur : Pierre Dupanloup

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