17.10.2017 par MG
num.273 novembre 2017 p.05
Turbulences dans l'air

Ce mois-ci, je vais vous informer à propos de deux types de turbulence qui font les gros titres en ce moment.

Le premier est celui qui provoque une très rapide perte d’altitude d’un avion sans avertissement, ce qui peut blesser des passagers. Le second est celui qu’on observe parmi les compagnies d’aviation et qui force certaines d'entre-elles à mettre la clef sous le paillasson.

D’abord, les turbulences senties par les passagers dans un avion, sans avertissement.

Selon le journal britannique «The Guardian», en septembre 2016 un Boeing 767-300, faisant le trajet entre Houston Texas et Londres avec 200 passagers à bord, a rencontré une turbulence très sévère et complètement imprévisible, qui a blessé 23 passagers. L’avion a dû atterrir à Shannon en Irlande, afin de les transférer à l’hôpital.

Selon les experts, des épisodes de ce qu’on appelle «clear air turbulence» sont en train de devenir plus fréquents à cause du réchauffement planétaire. La raison est qu’à l’altitude de croisière des gros avions, entre 10 et 12 km, l’augmentation de CO2 provoque des changements de température dans différentes couches, et par conséquent des variations de vitesse des courants d'air. Actuellement, les pilotes ne peuvent rien prévoir d’avance.

La recommandation, sans surprise, est que tous les passagers mettent toujours leur ceinture de sécurité, ce qui réduit fortement la probablilité d’être blessés.
Bien sûr, le risque zéro n'existe pas, puisqu’on peut toujours être heurté par un objet volant non-attaché.

Ensuite, les turbulences parmi les compagnies d’aviation, en particulier en Europe.

  • Depuis longtemps Al Italia était en difficulté, mais aidée pendant longtemps par la compagnie Etihad, qui lui a prêté de l’argent et les avions. Or, en mai de cette année, Etihad a cessé son soutien et Al Italia est entrée en période de dépôt de manifestations d'intérêt en vue de la désignation d'un repreneur qui sera choisi d'ici le 12 novembre s'il est trouvé. Une vente de deux blocs séparés n'est pas exclue.
  • Au début d’octobre la compagnie Monarch Airlines, spécialisée dans les vacances "tous compris", a cessé toute activité. Cette compagnie, créée en 1976 avec l’aide financière de l’homme d’affaires suisse Sergio Mantegazza, a eu la malchance d’offrir beaucoup de voyages vers les pays frappés par le terrorisme.
  • À la fin octobre, la compagnie Air Berlin a cessé d’opérer les vols. Comme les vautours autour d’un cadavre, Lufthansa et EasyJet cherchent à acheter les avions, les pilotes et les «slots» donnant droit à des vols, surtout depuis l’aéroport Tegel, Berlin.
  • Une autre compagnie qui pourrait disparaître à la fin d’octobre est la compagnie suisse Skywork Airlines, qui opère beaucoup de vols à Berne mais qui est en investigation par notre office fédérale de l’aviation civile
  • La compagnie qui faisait les gros titres cet été, Ryanair, s'est trouvée sans suffisamment de pilotes pour assurer tous ses vols planifiés et a dû en annuler des milliers.

On peut espérer que l’année prochaine sera plus paisible, surtout pour les compagnies low-cost. Or, beaucoup d’experts considèrent qu’il y a toujours trop de capacité pour les vols à l’intérieurs de l’Europe. Il semble que notre compagnie nationale, Swiss, a déjà renoncé à la compétition low-cost en été pour plusieurs villes touristiques.

auteur : Mike Gérard

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