18.06.2017 par ALBB
num.270 juillet-août 2017 p.07
Le train-train quotidien

7h.37 - quai de la gare de Pont-Céard. La voix artificielle CFF entonne mécaniquement une annonce que le train de 7h.38 circule avec une "composition modifiée".

A l'instar du régional, les mines des habitués se décomposent. Ils le savent trop bien : cela signifie tout simplement que le train qui va arriver n'aura qu'une rame (au lieu de deux !). Les places seront donc bien trop rares pour tous les pendulaires.

Pont-Céard, tous les voyageurs pourront embarquer, une bonne partie sera même assise. Versoix : debout tout le monde ! Les gares se suivent et ne se ressemblent pas. Autant dire qu'à Chambésy seuls les plus forts peuvent entrer. Les gens sont entassés dans les corridors. Bousculades assurées. Inconfort total, promiscuité malsaine.

La voix mécanique précise même "Veuillez libérer les portes"...

Pourquoi donc s'acharne-t-on, aux heures dites "creuses", d'enlever la moitié des trains ? En fait, c'est l'histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. Les voyageurs estiment qu'un double-convoi est normal, alors que les CFF considèrent qu'une rame suffit pour le service, mais en ajoutent une aux heures de pointe. Cela évite des frais d'entretien. Toutefois, il arrive que du matériel roulant soit en réparation, raison pour laquelle il manque des wagons aux yeux des habitués qui subissent une très désagréable promiscuité.

Pourquoi donc Coppet a-t-il été choisi comme point central entre Genève et Nyon ? Cela peut sembler incroyable, mais selon les statistiques des CFF, cette petite bourgade de 3000 habitants rassemble plus de voyageurs que Versoix et Pont-Céard réunis !

Mauvaise nouvelle : les Regio Express de 17:52 et 18:52 ne s'arrêteront plus à Versoix dès décembre prochain. Encore un service péjoré pour les gens de la région, alors même que les bus U et V qui avaient justement synchronisé leurs courses sur ces horaires ! Une fois de plus, les pendulaires sont les victimes d'élucubrations de bureaux bien éloignés de la réalité. Mesdames Messieurs les experts : prenez l'initiative de venir constater sur le terrain le résultat de vos décisions ! Vous en serez pantois. Les Genevois sont-ils à ce point-là mauvais pour être compris à Berne où les décisions se tranchent ? Des cours de suisse-allemand à l'attention des responsables locaux seraient recommandés : sans la maîtrise de cette langue, il est difficile d'être entendu dans la Berne Fédérale.

Concluons avec une bonne nouvelle, il faut savoir positiver : les CFF promettent dès juin 2018 une cadence au quart d'heure aux heures de pointe et durant tout le service dès décembre de la même année. Les samedis, le service à la demi-heure débutera à 6h.00 (au lieu de 10h.00). Rien de changé pour les dimanche toutefois (toutes les heures comme actuellement).

Quant au CEVA qui prolongera notre service régional, cela dépendra des recours. Plus personne n'ose encore promettre sérieusement l'achèvement des travaux pourtant prévu en 2019.
 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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