17.01.2017 par MG
num.265 février 2017 p.05
L'horaire (horreur!) des vols de nuit

A mon avis, le dialogue avec l’Office fédéral de l’aviation civile (l’OFAC) est une des meilleures raisons pour appuyer l’initiative CARPE pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève

Selon l’annexe 4 du Processus de coordination du Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA), il est écrit qu’avant 2030 notre aéroport devrait accueillir 7 liaisons journalières long-courrier supplémentaires (5'110 mouvements/an), dont les destinations les plus probables seront au Moyen-Orient, Asie, Amérique du Sud et Amérique du Nord et selon les horaires correspondants relevés sur d’autres aéroports européens comparables à celui de Genève.

En décembre 2016 j’ai demandé à l’OFAC d’expliquer quels sont ces aéroports européens comparables à Genève. Réponse reçue 14 décembre 2016 :

«Dans le cadre des prévisions de trafic à établir à l’horizon 2030 dans le cadre du processus de coordination PSIA, et concernant notamment les vols long-courriers, l’exploitant a mené des études de marché pour définir les destinations potentielles d’ici 2030, avec la marge d’incertitude que cela comporte (quelles compagnies opéreront effectivement en 2030 ? Est-ce que le système d’échange des droits d’émission en Europe sera en vigueur ?).

Pour ce qui est concrètement desdites destinations potentielles, elles relèvent du secret d’affaires de l’exploitant. L’annexe 4 du protocole de coordination indique néanmoins les continents potentiels (i.e. Moyen-Orient, Asie, Amérique du Sud et Amérique du Nord). En outre, le modèle d’affaires des compagnies susceptibles d’opérer ces vols long-courrier a été considéré, de même que leurs contraintes sur leur «hub» respectif et l’horaire de vols vers les destinations sur d’autres plateformes qui desservent ces destinations, à savoir Zurich et Vienne notamment.»

Une réponse simple, mais qui m’avait inquiété. On pourrait peut-être accepter d’être traité comme Zurich, qui est fermé entre 23h30 et 6h, mais il n’est que très peu probable que notre aéroport accepterait de fermer à 23h30. Or, l’aéroport de Vienne est ouvert 24h sur 24 : les derniers départs à 23h20 (Bangkok) et 00h15 (Moscow), les premières arrivées 5h25 (Bangkok) et 5h50 (Moscou).

Afin d’exprimer mon insatisfaction vu le peu d’information contenue dans cette réponse, j’ai répondu :

«Une demande qui est d'une importance primordiale, et que vous n'avez pas commentée, c'est les critères qui seront utilisés pour décider quels sont les autres aéroports européens comparables à celui de Genève. À première vue, il n'y en a pas beaucoup qui traitent plus de 15 millions de passagers et qui sont carrément à l'intérieure d'une région aussi dense.»

Réponse reçue le 22 décembre

«Tout d’abord, je tiens à clarifier que les aéroports comparables à ceux de Genève mentionnés pour exemple dans mon message précédent, à savoir Zurich et Vienne, le sont au niveau des horaires et des contraintes pour des vols long-courriers susceptibles de desservir également l’aéroport de Genève. Concrètement, lesdits aéroports sont donc comparables avec celui de Genève au niveau du critère de leur insertion dans le réseau du trafic aérien et non au niveau de leur situation ou site géographiques.»

Grande déception : l’OFAC se fiche complètement de notre situation géographique, mais je n’abandonne pas. Je pose des questions, en particulier sur le choix de l’aéroport de Vienne :

«Vous citez l'aéroport de Vienne comme un aéroport comparable à Genève "au niveau des horaires et des contraintes pour des vols long-courriers susceptibles de desservir également l’aéroport de Genève". Concrètement, l'aéroport de Vienne est donc comparable avec celui de Genève au niveau du critère de son insertion dans le réseau du trafic aérien et non à celui de sa situation ou site géographiques.»

Les riverains de notre aéroport seraient sans doute très intéressés de comprendre les raisons de votre refus de prendre en considération "leur situation ou site géographiques"! Peut-être avez-vous une explication que je pourrais leur transmettre! »

La réponse, reçue le 12 janvier 2017, ne peut qu’augmenter nos craintes :

«Comme déjà mentionné, l’analyse faite au début du processus et partagée avec tous les partenaires à la coordination pour estimer de la manière la plus réaliste les horaires prévisibles à moyen-long terme doit se baser sur l’ensemble des aéroports européens dans sa globalité; les aéroports de Zurich et de Vienne sont cités en tant qu’exemples. Selon les régions lointaines de destination, les avions partant d’Europe sont planifiés généralement à des moments de la journée comparables.

Enfin, «l’insertion dans le réseau du trafic aérien» correspond au niveau d’intégration d’un aéroport dans le système du trafic aérien, à ne pas confondre avec le site et la situation géographiques d’un aéroport. Au niveau du site et de la situation géographiques, chaque aéroport se trouve dans un contexte spécifique.

Ces derniers éléments de compréhension permettent de mettre fin à nos échanges. Comme indiqué dans mon message précédent, l’OFAC n’a pas d’autres informations à fournir à ce sujet.»

Est-ce qu’il existe un expert en aviation qui peut nous expliquer «le niveau d’intégration d’un aéroport dans le système du trafic aérien» ?

auteur : Mike Gérard

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