14.09.2016 par YR
num.262 octobre 2016 p.07
Agrotherm : sa petite entreprise ne connaît pas la crise

Agrotherm : sa petite entreprise ne connaît pas la crise

Qui sont les commerçants et artisans de Versoix ? Comment vivent-ils les mutations de notre époque, qu’elles soient locales (la transformation de la ville) ou mondiales (la concurrence d’internet) ?

Par un après-midi presque tropical au début du mois de septembre, Versoix-Région s’est rendu route de Suisse pour rencontrer Agron Hyseni, directeur d’Agrotherm.

Sa société, fondée en 2007, se spécialise dans les travaux et les rénovations pour une clientèle haut de gamme. C’est son point de vue extrêmement différent de celui des petits commerçants et artisans situés à Versoix que nous sommes venus chercher.

  • Versoix Région : Depuis combien de temps Agrotherm est à Versoix ?
  • Agron Hyseni : Depuis janvier de cette année.
  • V. R. : Qu’est-ce qui a motivé cette arrivée à Versoix ?
  • A. H. : On a besoin d’un cadre sur Versoix, qui est une très belle ville. On trouve des boutiques très intéressantes à côté, et il y a surtout beaucoup de passage. Il y a 8’000 voitures qui passent par jour.
    Personnellement, j’aime beaucoup Versoix. Les gens y sont très sympathiques. C’est donc plus personnel, sur un premier plan. Et puis, stratégiquement, être situé entre Genève et Nyon et être les seuls à y proposer un concept comme le nôtre, c'est intéressant.
    Tous ces villages, ceux qui commencent à Grand-Pré, Céligny, Founex, Communy, Coppet, Tanney, Mies transitent par ici, par la route de Suisse. Il faut les comprendre : le matin, l’autoroute est carrément saturée ! C’est intéressant de voir cette clientèle particulière pour des travaux de rénovation, de villas, etc.
  • V. R. : Votre clientèle entre-t-elle plus en contact avec vous en passant dans votre magasin, ou par d’autres moyens (téléphone, internet, publicité) ?
  • A. H. : C’est difficile à dire. La plupart de nos clients sont des contacts qu’on a déjà depuis longtemps. Au magasin, on a une dizaine de demandes par mois ; le reste, ce sont des gens qui nous appellent.
  • V. R. : Beaucoup de travaux sont en cours ou prévus à Versoix. Est-ce que c’est quelque chose que vous voyez de manière positive ?
  • A. H. : Oui, ça donne une architecture plus moderne, plus de vie. C’est bien pour les habitants de Versoix, les commerces, d’avoir une infrastructure qui évolue.
  • V. R. : Est-ce que vous travaillez sur ces travaux ? Est-ce que c’est quelque chose qui vous intéresserait ?
  • A. H. : Il faut qu’on fasse les démarches nécessaires auprès de la commune de Versoix. Comme on a beaucoup à faire en ce moment, on n’a pas eu le temps de prendre contact avec eux. Et la concurrence ne nous inquiète pas : on a une offre large, on achète énormément de choses nous-même…
  • V. R. : Que pensez-vous des commerces traditionnels, des artisans, des petites boutiques ?
  • A. H. : Ca a tendance à disparaitre. Les temps changent, l’économie change. Il faut être visionnaire. Je pense que les boutiques comme les fleuristes n’ont pas trop de souci à se faire. Pour la quincaillerie, par contre, je pense que les gens préfèrent aller chez Jumbo plutôt que passer à Versoix prendre un tournevis ou un clou. C’est mon avis.
  • V. R. : Que préconisez-vous pour leur survie ?
  • A. H. : De prendre contact avec des entreprises de construction, de jardinage… des entreprises qui sont déjà basées sur Versoix, d’établir avec elles des partenariats sur la longueur.
  • V. R. : Vous vous voyez agrandir, étendre, ouvrir d’autres succursales ?
  • A. H. : On tourne déjà presque à plein régime ! On essaye d’avoir des clients particuliers qui habitent dans les villages alentours, qui ont des villas ou des propriétés. Pour le moment, on va rester uniquement sur Versoix. Par la suite, éventuellement, on ira ouvrir une succursale en ville de Genève, un magasin du même type.

Confiant pour l’avenir, M. Hyseni est également très heureux de l’accueil que la municipalité lui a réservé lors de son arrivée à Versoix en janvier 2016. Il dit entretenir d’excellents rapports avec la commune, une chose que nous n’avions encore jamais entendue lors de nos entretiens pour cette série d’articles. Chacun en tirera ses conclusions.

Texte : Yann Rieder

auteur : Yann Rieder

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