03.08.2016 par YR
num.261 septembre 2016 p.03
Daniel Ernst rassure : le CICR reste à Ecogia

Daniel Ernst rassure : le CICR reste à Ecogia

Daniel Ernst œuvre pour le CICR depuis 1994, et est responsable du centre de formation d’Ecogia depuis quatre ans déjà. Il a également travaillé au siège de l’institution en tant qu’administrateur et responsable du recrutement.

Nous l’avons rencontré peu avant sa pause estivale afin d’en savoir plus sur le changement de programme opéré au centre de formation d’Ecogia.

  • Versoix Région : À quoi sert le centre de formation du CICR implanté à Ecogia ?
  • Daniel Ernst : Ce centre existe sous sa forme actuelle depuis 15 ans, grâce à la mise à disposition de locaux par la commune de Versoix, pour une durée de 50 ans. En 2001, le CICR cherchait un espace pour concentrer tous ses cours. Le but est de favoriser les échanges entre ses différents participants, des novices jusqu’aux plus expérimentés.
  • V.R. : Au delà de la générosité de la commune, pourquoi être situé Ecogia ?
  • D.E. : Le grand avantage, c’est d’être à l’extérieur de la ville. Cela permet à nos invités de se détacher de leur travail, de leur routine journalière, pour prendre complètement en main le défi de la formation qui leur est proposée. Cet environnement magnifique est propice à la réflexion.
  • V.R. : Certaines activités d’entraînement quittent Ecogia. Lesquelles, et pourquoi ?
  • D.E. : Une des raisons d’être du centre d’Ecogia à son ouverture était d’héberger le cours de base destiné à tous les nouveaux collaborateurs expatriés. Ce cours durait entre 2 et 4 semaines. Il contenait plusieurs modules consistant à simuler un contexte de guerre dans les bois alentours. Cette formule de base a vécu pendant quinze ans. 

    Il faut noter que, depuis 2001, une certaine évolution s’est faite sur la réalité des conflits. Au niveau du recrutement de nos collaborateurs, il y a eu du changement. Nos nouveaux collaborateurs expatriés ont déjà vécu des situations de terrain, donc nous devons de moins en moins commencer de zéro. Une portion de la formation reste résidentielle, mais une grande partie se fait désormais à distance.

    Tout cela a fait que le cours de base a perdu en importance, et ne sera plus donné. Cela ne veut pas dire que le centre d’Ecogia disparaît, puisque le CICR poursuit sa démarche de formation. Simplement, ce centre accueillera désormais des cours de perfectionnement dans un grand nombre de métiers, notamment autour du management, répondant au besoin actuel du terrain.
  • V.R. : Ces changements pourront-ils être perçus par les riverains ?
  • D.E. : Il y aura peut-être moins de visiblité directe du CICR dans les forêts, vu que les exercices de simulation n’auront plus lieu. Cela avait un côté très “visible” auprès des versoisiens, surtout lorsque des formateurs déguisés en soldats étaient plongés dans un jeu de rôle.

    Toutefois, d’autres activités vont se dérouler au centre même. Les Versoisiens, qui sont par ailleurs toujours les bienvenus dans notre restaurant, vont se rendre compte que le centre reste très actif à la fois à l’intérieur de ses murs et à l’extérieur, à l’occasion de quelques travaux de groupes plus discrets.
  • V.R. : Louez-vous ou prêtez-vous les différentes salles du centre à des activités différentes de celles du CICR ?
  • D.E. : On en fait à petite échelle, sans publicité. Le centre ne se loue pas à des individus privés, ce n’est pas dans notre cadre de fonctionnement. Toutefois, quand cela s’avère possible, certaines salles sont louées à des organisations internationales et à des organisations non-gouvernementales situées sur Genève partageant la même vocation humanitaire que le CICR. Ainsi, elles peuvent profiter de nos infrastructures pour donner leurs cours.

    Il y a également d’autres approches en train d’être discutées, de nouvelles stratégies de formations, qui visent à élargir cette base et à intensifier la discussion avec d’autres acteurs humanitaires, d’autres organisations au niveau international. Il ne fait nul doute que le centre d’Ecogia aura un rôle important et crucial à jouer là-dedans une fois que cette réflexion aura atteint son but.

Texte : Yann Rieder
Photos : CICR

auteur : Yann Rieder

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