18.01.2016 par MG
num.255 février 2016 p.05
Souffrons-nous de la dissonance cognitive ?

Dans le TJ 19h30 du 7 janvier, il a été révélé qu’en 2015 la vente des voitures neuves a augmenté de 7.2%, que plus de 40% sont des grosses 4x4 et que presque 40% sont des voitures diesel. Autrement dit, quand il s’agit de choisir une voiture neuve, énormément de gens en choisissent une qui leur plaît, tout en parlant vaguement de l’écologie, COP21 etc. Ce choix peut provoquer les tensions internes, que les psychologues appellent la dissonance cognitive : un état de tension ressenti par une personne en présence de cognitions (connaissances, opinions ou croyances) incompatibles entre elles.

Cet état de tension peut également s’appliquer à ceux parmi nous qui prennent souvent l’avion. Nous savons que le COP21 n’a rien fait pour essayer de limiter la croissance de l’aviation, malgré les effets néfastes qui y sont de plus en plus liés. Ainsi, l’aéroport de Genève annonce avec fierté l’augmentation du trafic de passagers en 2015 : pas loin de 16 millions (mais «oublie» de mentionner l’augmentation de plus de 5% des vols de nuit !).
Même s’il est connu que les nuisances dues à l’aviation sont de plus en plus néfastes, il est quasi-certain que beaucoup des habitants du Grand Genève continueront à être séduis par les offres des vols à très bas coût (et parfois les offres spéciales), des compagnies d’aviation qui se réjouissent du prix du kérosène très bas (et sans taxe), de l’absence de TVA et d’un aéroport de Genève qui se déclare être l’aéroport les plus low-cost de la Suisse.

A la fin 2015, la Tribune de Genève avait annoncé en gros titres que « Genève va contenir le bruit des avions la nuit ». Or, pour les compagnies low-cost, les vols de nuit sont une quasi-nécessité, parce qu’un avion au sol ne gagne rien. Même avec la bonne volonté du Conseil d’ Etat, l’expérience montre que les bonnes intentions ne sont pas toujours faciles à imposer, surtout si le Grand Conseil, positionné à droite du spectrum politique, ou le Conseil Fédéral, désavoue ce Conseil d’Etat?
Est-ce que nous tous accepterions des mesures qui augmente le coût des voyages aériens, y compris ceux (la majorité) qui habitent assez loin de l’aéroport pour ne pas être dérangés par les nuisances ?
Et si, malgré ces bonnes intentions du Conseil d’Etat, les nuisances continuent à augmenter à cause de nous, comment éviter que les citoyens des pays «en développement» demandent le droit d’agir comme nous ?

Pour discuter l’avenir de notre aéroport, le comité de l’ARAG vous invite à venir à son Assemblée Générale le 4 février à l’Ecole des Ranches à Vernier. Les détails se trouvent sur le site Web de l’ARAG
http://www.aragge.ch/fra/news/assemblee_generale_2016.pdf

auteur : Mike Gérard

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