22.04.2015 par AP
num.248 mai 2015 p.21
Reine des abeilles : la présidente de la Ruche Michèle Blanchard prend sa retraite

Après 18 ans de bénévolat, la présidente de la section versoisienne de la Ruche prend sa retraite. Michèle Blanchard raconte ses années à la tête de l’association, qui lui laissent de beaux souvenirs.

Une histoire de famille

Petit historique avant de commencer. En 1932, Charles Ramseyer et Hermann Dutoit fondent l’Association des colonies de vacances de Versoix. Celle-ci permet à de nombreux enfants de partir en séjour d’un mois dans différentes colonies, dont certaines se trouvent en bord de mer. A l’époque, garçons et filles suivent évidemment des séjours distincts, entourés d’une équipe de bénévoles. En 1986, sous la présidence de Lise Rey, l’association devient la quatrième section de la Ruche, qui organise des colonies pour les enfants des communes de Meyrin, Pregny-Chambésy et Grand-Saconnex. L’association possède un chalet à Salvan (Valais), qui accueille les colonies estivales et qu’elle met à disposition pour la location le reste de l’année.

En 1997, Henri Blanchard rentre de sa tournée de facteur. En chemin, il rencontre François Chevallier, membre du comité de la Ruche, qui lui explique qu’ils sont à la recherche d’un nouveau président pour la section de Versoix. De retour chez lui, Henri l’annonce à sa femme Michèle, qui n’est autre que la petite-fille du fondateur de l’Association des colonies de Versoix, Charles Ramseyer : « Je t’ai trouvé du travail bénévole ! » Encouragée par son expérience de monitrice et de cheftaine scoute durant son adolescence, Michèle accepte le défi.

18 ans de hauts et de bas

Les années passent et Michèle se démène. Elle s’occupe de la section versoisienne de l’association, prépare les séjours, apprend à utiliser un ordinateur pour prendre en main le secrétariat des quatre communes et recrute les accompagnants. Sa formation de diététicienne la pousse à jeter un œil particulièrement attentif sur les menus, qu’elle veut équilibrés et cuisinés à base de produits locaux de saison. Au fil des années, elle voit se succéder les présidents au comité central de l’association, mais l’ambiance reste la même, malgré les changements d’idéologies. Elle n’a compté ni les heures, ni les kilomètres consacrés à la Ruche. Mais elle ne s’en plaint pas : « Le plus important quand on travaille pour une colonie de vacances, ce n’est pas nous, pas pour notre ego, pour dire que ce que on fait c’est merveilleux. C’est pour que les enfants puissent partir en vacances et qu’ils soient heureux. »

La prospérité n’est pourtant pas toujours de mise. La recherche de bénévoles est des plus ardues, et le comité se vide de ses membres. Pendant trois ans, elles n’y sont plus que deux, Michèle et Sylvie Varia, la vice-présidente. L’absence de comptable se fait cruellement ressentir. On crie au désespoir à la Mairie, et des conseillers municipaux donnent un coup de main. A la Fête de la Jeunesse de 2014, la Ruche monte un stand, ce qui permet de recruter de nouveaux membres du comité. Soulagée par cette relève, Michèle Blanchard s’autorise enfin sa retraite. « J’en ai assez. Après 18 ans, il faut passer la main et laisser la place aux plus jeunes, à ceux qui ont d’autres idées. », explique-t-elle. Elle donne donc le témoin à Dominique Simonet Bianco. En regardant derrière elle, elle se rappelle avec un sourire des rencontres passionnantes avec des bénévoles et des enfants de milieux très différents, et du soutien important de la commune, tant sur le plan financier que psychologique : « Je remercie de tout cœur les autorités de la commune et tous les membres qui ont participé au comité de Versoix, les anciens et les nouveaux. » Et pour la suite ? Entre son travail au Patrimoine de Versoix, les recettes qu’elle publie dans le journal Agri et son immense jardin potager, elle a de quoi s’occuper. Qui a dit que la retraite était de tout repos ?

auteur : Anouk Pernet

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