06.09.2014 par MJi
num.242 octobre 2014 p.14
Objectif Loutre !

Observations de Loutres dans la parc naturel des Millevaches, dans le Limousin
Ce parc situé à une altitude de 1000 m. environ se trouve à droite de l’autoroute qui relie Clermont-Ferrand Ferrant à Bordeaux, à 30 minutes de Clermont, à 5h de Genève.


http://www.pnr-millevaches.fr

C’est la seconde fois que je réserve un affût pour observer des Loutres le long de la Vézère, un affluent de la Dordogne. Stephane Raimond, qui a passé de nombreuses années à chercher des solutions pour résister à la Loutre … il est pisciculteur, est devenu, par la force des choses, le spécialiste français de la cohabitation de la Loutre sauvage et du poisson d’élevage. Son dernier contrat? Protéger les élevages d’Esturgeon du bassin d’Arcachon.
Il s’est découvert une passion pour cette espèce et a très vite installé des affûts pour l’observer. Un long métrage est en cours de réalisation. Il y a deux ans, l’affût se trouvait devant la pisciculture. On observait les Loutres, le Renard et le Héron… qui cherchaient des solutions! Aujourd’hui, Stéphane a vendu sa pisciculture et travaille à la protection de la Loutre. Il a installé son nouvel affût à proximité de la rivière, au bord d’un étang très fréquenté par les Loutres du secteur.
Observer depuis un affût, cela signifie y entrer à 18h et ressortir à 6h30. C’est long. Surtout lorsque la Loutre n’est vue qu’une fois à 23h30, pendant 15 minutes. Ensuite, assis, vous êtes silencieux et attentif, aux bruits, aux ronds dans l’eau, créés par les poissons, les Geris ou … la Loutre. Finalement, vers 4h du matin, je pense en avoir revu une traverser l’étang, mais, avec la fatigue, c’est peut-être juste parce ce que j’avais très envie de revoir !
A 6h30, au lit dans le camping-car et réveil à 11h … parce qu’il faisait trop chaud.
2e essai, retour dans l’affût le soir et cette nuit-là, ce fut un véritable festival. Elle est revenue vers minuit, puis environ toutes les 45 minutes, pendant 15 minutes. Elle s’est promenée sur les rives en reniflant et soulevant les feuilles mortes, les touffes, en grimpant le long des troncs, puis en parcourant l’étang et en chassant les poissons qui sautaient hors de l’eau pour lui échapper. Un festival.
A 6h30, nous n’étions pas fatigués mais ravis de ces observations.
A quand les mêmes observations à Genève, maintenant qu’elle a été vue officiellement. Il est vrai qu’elle a colonisé la vallée de l’Arve depuis quelques temps.
MJ

auteur : Michel Jaussi

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