05.06.2014 par ALBB
num.240 juillet 2014 p.04
Burkina Faso : Projet Allody pour ne pas rester spectateurs

Un voyage touristique à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso en 2012 marquant des jeunes qui rentrent le cœur changé est le point de départ de cette belle aventure. "Là-bas, il n'ont rien, mais partagent tout, alors que nous avons tout et ne partageons rien". Ils sont tout juste adultes, entre 17 et 25 ans, ont de l'énergie et refusent de rester spectateurs. Aussi ont-ils décidé, fin 2013, de fonder l'association Allody afin de venir en aide aux enfants qui vivent dans la rue.

Ce projet va progressivement accueillir 120 enfants (logement et nourriture), leur donner une chance d'être scolarisé et de se former professionnellement. Pour cela, l'association s'appuie sur l'expérience de M. Moctar Salamatao et son épouse qui œuvrent déjà dans ce sens, tant à Bobo-Dioulasso qu'en réseau avec d'autres institutions au Ghana ou au Mali au travers de la fondation "Vive l'initiative".

Au Burkina Faso, les familles sont nombreuses et, comme il faut payer un écolage, les parents ne peuvent pas scolariser leurs enfants qui doivent travailler trop jeunes pour assurer un revenu pour survivre. Du coup, ils n'ont pas la chance d'être alphabétisé et d'apprendre un métier rémunérateur. Ce cercle vicieux perdure, de générations en générations, offrant de la main-d'œuvre bon marché pour les plantations et autres travaux sous-payés.

A terme, ce seront 120 enfants des rues qui seront nourris, logés et scolarisés. Des entreprises partenaires locales les embaucheront pour qu'ils puissent suivre un apprentissage, bénéficier d'une formation complète qui représentera la chance de pouvoir vivre, au lieu de survivre.

Ce projet sera financé depuis la Suisse, mais porté par les autorités, les entreprises et la population locale, seule façon de lui permettre de réussir. Les enseignants et le personnel seront également burkinabés. Pour assurer sa pérennité, un terrain sera acheté et le centre construit dessus. Ainsi, l'activité ne dépendra pas du bon vouloir d'un propriétaire, mais sera gérée par ses acteurs.

Pour qu'un pays se développe harmonieusement, il faut commencer par former sa population afin qu'elle puisse mieux se prendre en main. Tout le côté hygiène-santé doit également être pris en compte, raison pour laquelle l'association compte également organiser sur place un suivi médical pour ses bénéficiaires et s'assurer que le centre ait accès à de l'eau potable afin de préserver la santé des enfants.

Coup du destin
Le comité se démenait pour trouver des financements : vente de T-shirts et autres pâtisseries, dons personnels, bref, les petits ruisseaux qui formaient de grandes rivières. 4'400.- avaient ainsi été patiemment économisés et récoltés, dont une bonne partie d'apports personnels.

C'est alors que, Alberto, le président d'Allody, a trouvé une enveloppe dans le tram qui contenait 20'000.-. Etait-ce un cadeau du ciel ? Non ! Il a rapporté l'argent afin que son (heureux, mais pour le moins distrait !) propriétaire puisse le retrouver. Ce geste, cette honnêteté sans faille, ont été récompensés puisqu'un généreux mécène, M. Nicolas Grange a non seulement offert ce montant, mais aussi un soutien logistique pour que ce projet se réalise.

Pour plus de renseignements à propos de l'Association Allody, on peut consulter www.allody.ch
 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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