29.04.2014 par JP
num.238 mai 2014 p.06
Interview de Patrick Terrier

 P. Terrier : « La place de Versoix est en 2ème ligue interrégionale»

Le 25 mai prochain, le championnat de 2ème ligue rendra son verdict, avec des enjeux colossaux pour les bleus. Patrick Terrier, l’actuel entraineur de l’équipe trace le bilan de ses sept premiers matchs passés sur le banc versoisien, ses plans pour les quatre dernières rencontres, ainsi que le futur du club.

Comment voyez-vous votre reprise de championnat depuis votre arrivée sur le banc versoisien ?

Nous avons commencé par une victoire essentielle face à l’US Meinier, puis le déplacement à Compesières nous a scié les jambes (1-0). Si nous avions récupéré au moins un point nous aurions conservé une bonne dynamique, mais ce résultat eut l’effet contraire.

Comment expliquez-vous la succession de revers depuis ce premier succès ?

On a enchaîné les défaites c’est vrai, mais la qualité de nos prestations ne reflète pas toujours les scores infligés à l’équipe, la réussite n’a pas toujours été dans notre camp. Un nombre démesuré de blessures a également entaché notre style de jeu. J’ai dû composer avec un effectif qui n’était pas habitué au schéma proposé, et qui quadrillait le terrain comme il le pouvait. Ce ne sont pas des excuses mais un constat, dans tous les cas peu importe le résultat final, j’assumerai l’entière responsabilité de mes choix.

Un public plus présent aux abords du municipal n’a pas donné l’envie aux joueurs de sortir leurs tripes ?

Je remercie déjà les spectateurs, il est vrai plus présents qu’au premier tour. Les joueurs n’ont pas tous les mêmes objectifs et ne perçoivent pas de la même manière cette possible relégation. Certains partiront pour d’autres clubs, alors que d’autres se sont voués au tricot bleu depuis tout jeune. Le manque de résultat a piqué une partie du public et c’est tout à fait compréhensible. Je pense que le support d’une équipe passe aussi par des épisodes délicats, comme le vit le club actuellement. Pour les prochains matchs, j’espère que le soutien du public sera grandissant et influencera les gars pour arracher ce maintien.


Quels sont vos mots d’ordre à l’approche des dernières rencontres, qui condamnera ou pas le club en 3ème ligue ?

Pour commencer, j’évite à tout prix de leur parler de la barre. On doit redoubler d’effort, produire du jeu et ne pas se focaliser sur cette éventuelle relégation, de toute façon les joueurs le savent bien. Pour cette ultime ligne droite, je veux que chacun s’arrache sur chaque ballon, se sacrifie pour un coéquipier et ne lâche jamais rien. Ce sont des finales à chaque rencontre avec des points précieux pour l’arrivée.

Quel avenir est réservé pour le club ces prochaines saisons ?

Le club a les infrastructures et capacités pour viser la 2ème ligue interrégionale. Pour gravir cet échelon, il nous faut un projet concret, qu’on sache où l’on va. Nous oeuvrons trop souvent dans l’urgence, avec des effectifs clôturés à la reprise du championnat, cette instabilité nous coûte cher depuis longtemps. Puis, je reste convaincu que la force d’un club passe par ses juniors. Ici nous intégrons un, voire deux jeune(s) chaque année, c’est trop peu. Cette jeune génération fantasme sur des joueurs tel Cristiano Ronaldo, et n’imagine pas le travail à fournir en amont. Il faut faire toujours plus que ce que le coach exige pour atteindre ce niveau. Elle se repose sur ses acquis et se retrouve surprise quand elle évolue avec des joueurs de quinze années plus âgés qu’elle. Ce serait utopique d’entrevoir l’arrivée de 5 à 6 juniors en équipe première, donnons-leur envie en les entraînant de temps en temps avec les adultes. La place de Versoix est en 2ème ligue interrégionale, mais cela prendra du temps.

Enfin, vous reverra-t-on sur le banc bleu la saison prochaine ?

Je ne peux pas vous le dire pour le moment, c’est le Comité qui prendra ses décisions à la fin de la saison. J’ai pris ce poste en essayant de réaliser les meilleurs choix possibles pour l’équipe, sûrement que j’ai commis quelques erreurs. A l’heure des comptes, c’est souvent l’entraineur qui prend pour tous, et cela fait partie des règles du jeu de coach, je les connaissais. Dans tous les cas, je suis prêt à assumer mes responsabilités en cas d’échec, mais pour l’instant restons fixés sur ce maintien, car rien n’est joué.

auteur : Julien Payot

<< retour