17.11.2013 par ro
num.234 décembre 2013 p.05
Courrier des lecteurs

En réponse à la réponse à l'édito 232

J'ai lu avec beaucoup d'attention la réponse de M.Levrat et de M.Rothlisberger, conseillers municipaux, dans l'édito cité plus haut. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela m'a laissé une impression singulière, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, les deux signataires semblent trouver inimaginable que l'on ne partage pas leurs convictions. Ils relèvent eux-mêmes qu'un tiers des électeurs s'est opposé au projet qu'ils soutiennent, mais pour en tirer la conclusion suivante: "Cela ne peut résulter que d'une présentation totalement biaisée de la situation"... On croit rêver!

Ensuite, ils soulignent qu'une grande majorité des conseillers a voté ce projet et qu'aucun n'avait d'intérêt personnel à le faire. C'est le mot "intérêt" qui m'interpelle. Les conseillers ne sont-ils pas là pour défendre celui des habitants de la commune? Le résultat de ce référendum n'est-il pas un signal clair, un désaveu? A en juger par le ton de la lettre et par son contenu, le message ne semble pas avoir passé.

En troisième lieu, et c'est en relation étroite avec le point précédent, nos deux élus justifient leur projet en se basant sur les directives venues du canton. "Le canton nous impose...". C'est donc inéluctable, il n'y a pas d'alternatives. C'est là que le lecteur comprend mieux un malentendu: les électeurs pensaient que les élus les défendaient. Or, il ressort que les nôtres se contentent d'appliquer les directives venues du Canton. Il y a sûrement d'autres façons de concevoir la fonction de conseiller municipal et d'envisager le jeu politique.

Par ailleurs, il y a le touchant rappel historique du Versoix "charmant" des années 1960, 3'500 habitants, que nos deux signataires semblent avoir eu la chance de connaître. Les habitants qui subissent les nuisances actuelles et qui s'opposent aux futures apprécieront. De plus, de 3'500 habitants jadis aux 13'000 d'aujourd'hui, ils calculeront facilement que l'effort demandé, Versoix l'a déjà fourni.

Enfin, si cette lettre ouverte représente le positionnement des partis ayant soutenu le projet, ceux-ci semblent partir du principe que les signataires du référendum se sont trompés et qu'ils vont le reconnaître. Dans cette logique, ils nous présentent le même projet immobilier et pensent que cela suffira pour faire passer la pilule. Quel optimisme quand on considère le nombre élevé de signatures et qu'on sait dans quelles conditions difficiles la récolte a eu lieu! Quel aveuglement quand on a pu, comme votre serviteur, remarquer que les opposants se sont recrutés dans tout le spectre des sensibilités politiques!

Pour conclure, il sera intéressant d'observer nos partis dans un avenir proche pour voir comment ils se positionneront sur ce dossier.

Il y a deux possibilités: les uns défendront certains "intérêts supérieurs" et les autres ceux des habitants de la commune. Il y a certes 18 conseillers qui ont soutenu ce projet, mais il y en a également qui étaient contre. Les électeurs jugeront...

M. Agiot

auteur : rédacteur occasionnel

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