17.11.2013 par AP
num.234 décembre 2013 p.15
Guignol à l'EMS

Semaine hivernale. La bise noire secoue les arbres et les tignasses, décoiffant les chignons les mieux noués. Dans ce décor glacial de fin d’année, on voit apparaître partout les premiers signes de Noël, ce qui rend certains bougons et d’autres impatients. Chanceux, les EMS versoisiens ont déjà reçu un cadeau. Aux établissements de Bon Séjour et de Saint-Loup, Guignol est venu se produire, sous une myriade de rires d’enfants.

Mélange de générations

« Les enfants sont déjà là ! » annonce une aide-soignante de l’EMS de Saint-Loup, en emmenant les aînés dans la salle du spectacle. Les enfants en question viennent spécialement d’Ami-Argand pour le théâtre. Ils ont six ans (« et demi ! » insistent-ils même), soit en 3P. Assis à même le sol, ils trépignent d’impatience. Petit à petit, les pensionnaires de l’EMS les rejoignent et s’installent derrière cette rangée de gamins. Le spectacle peut commencer.

Les marionnettes font l’une après l’autre leur apparition, arrimées aux mains expertes de M. Prin, qui a hérité des farces de Guignol de son grand-père. L’histoire ? Guignol et les pirates. A peine les rideaux ouverts, les rires des enfants fusent. Ils entrent complètement dans le monde du théâtre et conversent librement avec les marionnettes. « Attention, derrière toi ! » hurlent-ils tous en chœur quand le pirate approche le héros avec un bâton. Et peu à peu, la magie s’opère : les gloussements et les cris des petits secouent les aînés. Ils se laissent contaminer, et les sourires surgissent sur les visages. Ils replongent dans leur jeunesse, où les spectacles de Guignol étaient fréquents. A la fin de la représentation, saluée par les applaudissements chaleureux des enfants, certains pensionnaires entrent timidement en contact avec les bambins devant eux pour échanger quelques mots. La petite classe quitte l’EMS en adressant des grands au revoir de la main. Quand les résidents remontent dans les étages, il y a quelque chose de nouveau dans leur regard, quelque chose qui brille. Car, comme le dit M. Prin : « Le rire des enfants, c’est le meilleur des médicaments. »

auteur : Anouk Pernet

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