13.08.2013 par ro
num.233 novembre 2013 p.04
Madagascar

Essayer de résumer en quelques mots un mois de voyage, de rencontres et de découvertes n’est vraiment pas une tâche facile, voire carrément impossible… Il existe cependant une exception : si cette aventure a été vécue avec le cœur, il devient tout à coup plus facile d’en exprimer les points les plus significatifs. Laissez-nous vous emmener de l’autre côté de la planète…

Après une dizaine de mois de récolte de fonds et de matériel, d’études et de réflexion, nous sommes enfin partis en direction de Madagascar avec 85 kilos de bagages. Les 25 heures de trajet étaient loin d’être reposantes pour nous puisque nous avons pris deux trains, deux avions, un minibus et un bateau afin d’arriver à notre but. Et quelle destination ! Une île paradisiaque de 6 km2 se trouvant à 20 kilomètres de la Grande Terre. Des plages de sable aussi fin que de la farine, un climat tantôt tropical dans la forêt, tantôt volcanique au sommet de l’île, quelques discrets lémuriens, une vie aquatique à couper le souffle, un village typique,  en maisons de bois, traversé par une petite rivière dans laquelle les femmes lavent le linge, des habitants accueillant et respirant la bonté du cœur, des enfants au sourire merveilleux… Bienvenue sur notre petit coin de paradis, bienvenue à Sakatia !

Durant un mois nous avons habité dans la maison des profs, juste à côté de l’école. Notre but premier était de leur offrir un nouveau bâtiment qui accueillera la classe de maternelle.
Pour ce faire, nous étions accompagnés d’un groupe de onze scouts genevois, le Clan Miaraka. Avec eux, et sous les ordres du chef de chantier Augustin, nous avons entièrement déconstruit l’ancien bâtiment. Ceci consistait à enlever les tuiles en feuilles, démonter la première charpente, retirer ensuite les tôles formant le deuxième toit, puis s’attaquer à la deuxième charpente qui comprenait également les piliers du toit tout en évitant que la totalité ne s’effondre en même temps. Par la suite, il restait à démonter les murs qui étaient composés à moitié de murets en brique et l'autre de palissade en bois. Finalement, il fallait casser la grosse dalle de béton qui supportait tout le bâtiment. Tout le matériel était ensuite trié et, s’il était réutilisable, stocké dans une salle de l’école primaire pour éviter qu’il se fasse voler pendant la nuit.
Durant ce dur labeur, le matériel chinois se cassait sans cesse et, malgré toutes les précautions que nous avons prises, les blessures étaient fréquents.

Pour la suite des opérations, nous avons été rejoints par sept scouts malgaches venus nous prêter main forte. Nous avons alors entamé la création des nouvelles briques, travail qui commençait par le transfert des sacs de ciment de 50 kg de l’île voisine jusqu’au chantier de l’école. Nous mélangions à même le sol le ciment, l’eau, et le sable de la plage que les villageois nous apportaient pour ensuite remplir un seul moule qui permettait de former une seule brique qui, sortie de la machine, séchait ensuite plusieurs jours au soleil.
Durant notre séjour nous avons également creusé les fondations du nouvel édifice, rénové la maison des profs, sécurisé les sanitaires de l’école et repeint entièrement toutes les salles de classe de l’école primaire !
Et pour ne pas s’arrêter là, nous sommes aussi partis une semaine tous les deux avec Ann-Christine, la fondatrice de l’école, en taxi-brousse à Antananarivo (le capitale) se trouvant à plus de 900 km de Sakatia afin d’y acheter de la peinture, du matériel scolaire et de l’artisanat pour l’APEPS.

Lorsque nous sommes repartis, la nouvelle maternelle n’était pas encore terminée. Mais cela était prévu ainsi ! C’est Augustin et ses ouvriers qui s’occuperont de la reconstruction. D’après lui, le bâtiment sera prêt en mi-septembre (de cette année) et les enfants auront à nouveau un endroit propice au travail pour commencer leur scolarité ! Richard, le compagnon d’Ann-Christine qui habite sur place veille personnellement à ce que tout se passe bien.

Nous profitons finalement de cet article pour remercier une dernière fois toutes les personnes qui nous ont soutenus dans cette incroyable expérience et qui ont permis aux enfants de Sakatia d’accéder à des conditions d’études inespérées pour ce pays.
Si vous souhaitez aider les enfants de Sakatia, vous pouvez soutenir l’APEPS en versant une donation sur le compte dont les coordonnées figurent au bas de l'article.

Yoan Gerber (Collex-Bossy) et Nicolas Richter (Servette)

 

Banque Raiffeisen
IBAN : CH54 8018 7000 0216 3887 2
Swift : RAIFCH22
Pour l'Ecole Primaire de Sakatia
A.P.E.P.S.
Route de Saint-Julien 200
1228 Plan-les-Ouates
Suisse
Mention : Projet Sakatia Sismondi
 

 

 

Photos : Yoann Gerber et Nicolas Richter ainsi que "© Mimine MAGNIN" si elles sont signalées de (M)

auteur : rédacteur occasionnel

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