10.02.2013 par TM
num.226 mars 2013 p.10
CM de Février

Monotonie ou Calme avant la Tempête?

"A moitié endormi, le sourire aux lèvres, écoutant à mi-mot les querelles municipales au conseil des élus", tel pourrait être le portrait d'historien d'un spectateur ou d'un citoyen, en ces temps où l'orage se prépare. Encore enchaînés dans des liens de prestige, d'argumentation et de fierté, les politiciens se déchaînent, se disputent et s'agacent sur tout et surtout sur rien, sachant que le Tout est à notre porte.

Des dizaines de minutes à parler d'un bus à 45'000 francs pour couvrir des déplacements associatifs que l'on se doit de continuer à assurer. Tout était pourtant dit, du type de permis de conduire requis au financement par l'affichage publicitaire.

Alors M. le Maire (PLR) s'agace, il signifie à l'irréductible M. Piccot (PDC) d'écouter. Et M. Hurni (PLR) de renchérir que les remarques techniques d'un professionnel comme M. Piccot sont précieuses. Il n'a pas tort, mais la possibilité de consulter existe en commission ou à côté. Quand on délibère, c'est que l'on estime que l'affaire est assez avancée, comme pour celle des eaux usées au chemin "des Lombardes", un quartier jugé insalubre par l'Etat. Celui-ci force alors les propriétaires à régler les discordes financières qui durent depuis plus de 20 ans, afin d'arrêter la pollution du "Canal". La Commune reconstruira, donc, les collecteurs ainsi que l'écoulement de la chaussée avec plus de 400'000 francs à amortir. Dans le public, on s'offusquera de l'état délabré de ce chemin. Un chemin privé, rappelle le Maire, avant de mentionner à nouveau que pour que la Ville reprenne cette ruelle et l'assume à l'avenir, il faudrait qu'elle soit initialement refaite aux frais de la co-propriété.

Chamailleries de politiciens, conflits propriétaires, citoyens atterrés et public ennuyé, voici le tableau historique. L'orage qui arrive, ce sont les constructions en masse, les troubles économiques venus d'outre-mer et d'ailleurs, et les rentrées d'argent qui s'estompent déjà. La prévision est peut-être fausse, la baisse des revenus communaux pourrait être momentanée et Versoix restera peut-être une jolie ville. L'Histoire nous le dira: la cité aux vaguelettes deviendra-t-elle un "pôle de développement" où des gens travailleront là où d'autres dorment ; appellera-t-on cela "progrès"?

Ni cité-dortoir, ni ville traditionnelle, ce concept interroge, et en sous-main, les projets avancent, une politique globale se dessine, totalement opposée aux réalités du terrain: une vision stricte et sans "plan B", cinquante ans d'anticipation et des vues internationales sans analyse géopolitique ou macro-économique, sans rappel historique et sans considération pour les aléas de l'Histoire.

Impuissante au niveau local - avec un pouvoir souvent strictement consultatif - , la politique se disperse. Un peu d'écologie ici, un peu de social par là, quelques failles organisationnelles qui dérangent, mais une organisation sans faille des évènements communaux: la soirée du 31 janvier était là pour en attester. Ce qui intéresse les gens, c'est ce qui se trame et ce qui nous attend, idem pour le Plan Stratégique de Développement (PSD).

Alors, du bout de ses lèvres, en entendant évoquer la problématique néanmoins importante des déchets sauvages et désormais amendée à hauteur de 1500 francs ou plus, le spectateur esquisse un sourire, serein pour l'un, inquiet pour un autre, et après deux heures pour deux objets, il tombe enfin dans les bras de Morphée.

M. Malek Asghar (CA PLR)
Etonnamment silencieux, il a d'habitude beaucoup à dire sur les affaires de la commune. Ecureuil des finances selon Versoix-Région, il sait aussi s'économiser des mots inutiles, lorsque cela s'impose, une qualité fort appréciable.

Mme Tchamkerten (Verts)
Nous faisant d'habitude l'honneur de son silence en séance, elle a fait remarquer, économie d'énergie avant tout, que la patinoire était souvent éclairée la nuit. Travaux d'entretien l'imposant, M. Genequand lui a néanmoins promis qu'il jetterait un coup d'œil à une éventuelle sur-utilisation de ces projecteurs à LED.

M. Levrat (PDC)
Parfois bavard, parfois taciturne et souvent amusant dans ses introductions, il proposait que l'on prêtât les patins aux usagers en cas de gel et plus sérieusement que l'on fût particulièrement attentif à la sécurité du chemin du Canal à la prochaine givrée.

auteur : Thomas Mazzone

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