Sylvain Habersaat
Poisson hors de l'eau
 
15.11.2012 par GC
num.224 déc. 2012 p.13
Un rêve américain

Après l’effervescence qui secoua l’Amérique avec les présidentielles et le désastre climatique, retournons au pays de Barack Obama à la rencontre de Sylvain Habersaat, un jeune artiste originaire de Versoix, parti vivre son rêve américain en 2008.

Alors qu’il effectue sa maturité gymnasiale à Genève, Sylvain Habersaat se donne corps et âme à sa passion, le basket. Après des débuts prometteurs au Versoix Basket, il rejoint les Geneva Devils, un des clubs genevois de Ligue Nationale A à l’époque où il continue son apprentissage. Cependant, une fois la maturité terminée, la Suisse ne pouvant lui offrir une structure de sport-étude satisfaisante, il se tourne vers de nouveaux horizons de l’autre côté de l’Atlantique, du côté du Nebraska. Là, il va devoir affronter une rude concurrence pour se faire une place dans l’équipe de son école. Cependant, lorsqu’arrive le temps de l’Université, il se rend à New York où son avenir sportif se complique. Mais c’est avec surprise qu’il redécouvre alors un art et un talent qu’il avait oublié depuis bien longtemps : le dessin.
C’est donc avec son crayon et du fusain que Sylvain Habersaat va se mettre à dessiner ses émotions et ses valeurs que son passé de sportif lui avait apprises. Mais dans ses dessins se cache également sa vision du monde que l’art lui permit enfin d’exprimer. Après avoir fait une accumulation de dessins, il eut l’occasion de faire deux petites expositions dans son école new-yorkaise, une bonne façon de se confronter pour la première fois à la critique artistique et à la réaction du public. Suite à un écho positif et en complétant sa palette avec des peintures à l’huile, il s’attaque maintenant à un plus gros poisson ! En effet, complétant son portfolio, il espère réussir à exposer ses toiles dans une galerie à Manhattan ou à Brooklyn, deux zones connues pour leur rayonnement culturel et artistique.
Mais le New-Yorkais d’adoption ne s’arrête pas là. Si le dessin et la peinture lui ont ouvert certaines portes, l’impact du message qu’il veut transmettre reste minime. C’est alors dans la musique qu’il trouve son bonheur. S’initiant au rap, une musique qui l’accompagne depuis toujours, il s’est mis au défi de toucher un public plus jeune que la peinture n’aurait pu atteindre. Loin des hits de certaines stars internationales dont le vide des textes contraste avec leur succès financier et populaire, Sylvain Habersaat exprime sa vision critique sur une société matérialiste et individualiste sous le pseudonyme de Slykick. Ses deux premiers titres, Remedy et Société d’addiction, sont disponibles sous forme de vidéos sur le site internet Youtube. S’il reste lucide sur la difficulté de l’avenir que lui proposent la musique et le dessin, il continue ses activités artistiques tout en avançant ses études d’Art. Car si la motivation et le refus d’abandonner sont des thèmes récurrents dans ses tableaux, le jeune homme sait qu’un rêve n’est jamais perdu tant qu’on s’y accroche.


Sa page d’artiste Facebook : http://www.facebook.com/slycreationz

auteur : Gaëtan Chevallier

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