En Chemin, l’accueil des pèlerins.
De Neydens à Seyssel, dans la neige, le long du Salève et au Mont-de-Sion, nous traversons champs et forêts, heureusement guidés par le balisage très soigné… quoique parfois arraché par le vent ou par un mécontent ? Les paroles des Psaumes scandent la marche, Dieu notre guide et notre sécurité, c’est palpable.
Nous poursuivons, de Seyssel au Grand Lemps, au bord du Rhône encore sauvage, puis dans la riche Savoie, par monts et par vaux, c’est rude parfois. Mais chaque soir, un accueil jacquaire : des gens d’une gentillesse et d’une spiritualité formidables qui nous reçoivent chez eux pour un souper, un bon lit et le petit déjeuner. Ils se sont regroupés en association, et aiment à se raconter une fois par année « leurs » pèlerins de la saison. Au cours de ces quelque 170 kilomètres en huit jours, ces rencontres de chaque soir nous ont ressourcés, requinqués et même parfois bénis pour être pèlerins.
Dimanche 1er avril, cathédrale de Puy-en-Velais et son escalier exceptionnel d’où l’on contemple le « Chemin » par-dessus les toits de la ville … Mon chemin commence par le temple de Puy où la pasteure a évoqué le chemin de Jésus entrant à Jérusalem vers son Père … Une ville grouillante de pèlerins venus fêter la Pâque juive …
Ainsi ce poème de Jean Debruynne « Je serai pèlerin, je marcherai. Je marcherai sous le soleil trop lourd, sous la pluie à verse et dans la tourmente. En marchant, le soleil réchauffera mon cœur de pierre. La pluie fera de mes déserts un jardin. A force d’user mes chaussures, j’userai mes habitudes. Je marcherai. Et ma marche sera démarche. J’irai moins au bout de la route qu’au bout de moi-même. Je serai pèlerin. Je ne partirai pas seulement en voyage, je deviendrai moi-même un voyage, un pèlerinage. »
