11.09.2010 par PAD
num.201 sept. 2010 p.24
Je lis : Pièce de Théâtre

 mercredi 29 septembre 2010 à 20h00 aux Caves de Bon-Séjour. «Je lis» est l’adaptation théâtrale de L’Analphabète, récit autobiographique de l’écrivaine hongroise Agota Kristof publié en 2004, une des écrivaines contemporaines de langue française les plus primées de sa génération. Elle révèle un parcours qui s’apparente au sort de tout immigré : l’exil, l’apprentissage d’une langue inconnue et la difficulté à trouver sa place.
Fuyant en 1956 son pays en proie à des troubles (la riposte soviétique à la révolution hongroise), Agota Kristof se réfugie en Suisse romande à l’âge de 21 ans au terme d’un périple épuisant. Elle ne connaît alors pas un seul mot de français. Ce n’est que 5 ans plus tard qu’elle commencera à lire et à écrire en français avant de connaître un succès littéraire international. Entre-temps, une période nommée par elle-même “le désert” ; le chemin vers l’intégration, entre son travail à l’usine et une vie de famille contraignante, est interminable, fait d’isolement social et de solitude.

C’est par volonté de partager ce récit, mais aussi de sensibiliser l’opinion publique que le Fantastique Collectif, groupement d’artistes de divers horizons, décide de l’adapter en pièce.
«Je lis» est une coproduction de Lire et Ecrire, de Présence et Action culturelles et du Fantastique Collectif. Son metteur en scène, Sifiane El Asad, né à Bruxelles en 1970 d’un père palestinien et d’une mère belge, a obtenu en 1996, un premier prix d’art dramatique et un premier prix d’Art de la Parole au conservatoire Royal de Bruxelles.
Le débat
Comme il est rare chez nous d’évoquer publiquement les difficultés qu’engendre l’intégration ! On ne parle jamais de l’effort moral que représente la voie de l’assimilation. Celle-ci passe inévitablement par l’occultation de sa propre langue, de sa propre culture ; une étape qui représente pour beaucoup d’immigrés et d’expatriés un effondrement des valeurs établies. Et ne parlons même pas du déchirement que représentent l’éloignement familial et le déracinement par rapport au pays natal.
Le débat qui suivra chaque représentation permettra d’être un outil de sensibilisation pour l’opinion publique. Il visera non à une confrontation, mais à un partage des difficultés des uns bien souvent ignorées des autres.
En parler est un premier geste de soutien vers les personnes concernées. C’est par cette volonté d’échange que l’ensemble des partenaires du projet se sont mis d’accord pour inclure à la représentation un débat d’idées.
Autour d’un animateur spécialisé, d’intervenants compétents issus du milieu associatif et bien entendu du metteur en scène et des comédiennes, la discussion abordera des thèmes comme l’exil, l’immigration, l’adaptation, l’apprentissage d’une langue et donc d’une culture (en l’occurrence le français).
SOYEZ LES BIENVENUS !
VENEZ NOMBREUX !
Bibliogr. : Le grand cahier, 1896 – La preuve, 1989 – Le troisième mensonge, 1991 – Hier, 1995 - L’analphabète, 2004 – C’est égal : nouvelle, 2005 – Où es-tu Mathias, 2006
Extraits de : www.jelis.be Vente de billets sur place Frs 10.--

auteur : Pierre Dupanloup

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