21.10.2011 par TM
num.213 nov. 2011 p.10
Conseil Municipal de Septembre

CM de la rentrée de Septembre.

Elle se faisait attendre, la rentrée du conseil municipal, on s’impatientait de voir ce qui avait mijoté cette été, et ce qu’il en était des durs labeurs qu’implique la reprise pour les députés locaux.

Les questions traitées étaient nombreuses, la séance tirait en longueur, quand, du haut de l’estrade réservée au public, M. RUMO, ancien conseiller, malgré les taquineries et l’impatience qui se faisait ressentir, décida d’y apporter un dernier prolongement.

Cela dit, ses mots, bien que presque insolents, résumaient bien la problématique qui avait pu se dégager et ils en constituent, d’autant plus, une approche intéressante pour s’attaquer à un menu difficile à digérer, sans vouloir verser dans la mauvaise blague, et sans aller chercher un électorat culinaire en colorant un paysage politique bien morne, malgré les coups de renouveau.

Alors, comme annoncé, entamons avec le mot de la fin, presque arraché, dans un dernier souffle, par ce retraité politique. Selon lui, à Versoix, on manque de hargne, d’ambition, de réactivité, propos qui, en surcroit, soulignent son intervention précédente, concernant la Place du Bourg libérée des voitures par un aménagement sympathique, mais sans pouvoir de séduction, comme le suggère ses allures de lieu-fantôme. L’idée, il la trouve appréciable, mais il regrette qu’on ne prenne pas plus rapidement acte des développements autour de ce sujet épineux, tout en remerciant, à la volée, la Tribune de Genève et le Versoix-Région de tenir la population informée.

Mme Demiri, conseillère MCG fraichement élue, suggère d’ailleurs de profiter de cette place pour valoriser les produits locaux et suppute même qu’avec un peu de bonne volonté, on y voie tourner un carrousel, puisque les forains sont eux-même une particularité locale.
M. Rumo, lui, reprenait l’idée plus ancienne d’un couvert permanent, servant d’abri événementiel durable.

Malheureusement, l’entrain de ce vétéran ne fut que peu partagé au cours de la séance.

Patinoire bis

D’ailleurs, on comprend mieux sa réaction, lorsqu’on sait que le premier décembre, on se laisse à nouveau glisser dans une aventure glacée.

L’annonce de ce second vernissage du cirque du patin nous murmure, en outre, que le silence règne sur les derniers tournants de l’affaire des commerçants du Bourg. Il n’est, ici, en aucun cas lieu de polémiquer, mais plutôt de constater leur absence (tant en septembre qu’en octobre) et d’espérer qu’un dialogue ait débuté avec les autorités, donnant peut-être lieu à une stratégie constructive pour maintenir l’espace et ses commerces. Evitons tout de même de présumer trop et souhaitons que cette «patinoire bis», moyennant la crise actuelle, ne se fasse pas l’image d’une pente verglacée!
Sans but compensatoire au regard de l’énorme consommation d’énergie de cette machinerie sur la place, une coalition multicolore présentait une motion visant à équiper les bâtiments communaux de panneaux photovoltaïques.

L’idée d’une telle démarche, comme l’expliqua M. Sauter, était de prendre les devants sur un inventaire des toits, promis par les SI, mais tardant à se montrer et dont, finalement, on ignorait même la précision. La demande était aussi accompagnée d’un recensement, réalisé par les mandataires, des constructions qui pouvaient se prêter à l’ouvrage. On leur associait une note, selon qu’elles fussent plus ou moins favorables à l’emploi.
Certains se dirent surpris, car le projet avait déjà été lancé en commission, mais il fut bien précisé que cette procédure se voulait de souligner une envie d’aller plus concrètement de l’avant. Elle demandait notamment au CA un plan d’investissement d’ici 2012 et insistait sur la rentabilité d’une telle opération. Elle fut finalement, comme suggéré, réservée au petit comité, rappelant en quelque sorte qu’en matière d’énergie, le chemin de la production est plus tortueux que celui de la consommation.

Autre sujet de débat, le plan localisé de quartier à Lachenal, dans le cadre du très controversé plan directeur cantonal pour 2030.

On vit pleuvoir les arguments, non pas en faveur du projet avancé, mais sur la réponse qu’on allait fournir aux autorités du canton. Il était impératif de donner un préavis ce soir-là; et tant il était clair que la réponse allait être négative, on se méfiait surtout de la réaction du département.
Mais résumons cet objet: 20’000 mètres carrés qui transformeraient à jamais le paysage versoisien, dans une configuration ressemblant plus à un bunker qu’à un lieu convivial. Si un espace commercial y figure, il s’agit quand même d’un complexe du même ordre de grandeur que la Pelotière; assez pour s’offusquer, tant la zone, bien que disposant sans doute d’espace suffisant, parait tout de même inapte. Pour finir, on opta pour un «non» sans précision, histoire de ne pas laisser les architectes du développement genevois arriver avec une parade aussi géniale que dévastatrice dans cette allée si paisible. L’engorgement, le paysage, la densification extrême, chaque argument étant en soi une raison suffisante de refuser cette ignominie. M. Genequand, soulagé, déplora le fait d’avoir essuyé son premier refus lors d’une proposition, mais il fut ravi d’avoir enfin fait l’unanimité sur un point, laissant transparaitre un certain sens de l’humour!

De façon plus diverse

- On approuva aussi les comptes des différentes fondations, mentionnât au passage leur aspect essentiel dans le développement de la ville, en allant de fleur-image à la fondation Samuel May, en passant par la FIVEAC.

- En saluant le dévouement des bénévoles. Ce sont réellement des aspects que Versoix a su faire pousser et qui enjolivent significativement la vie communale d’une touche locale et solidaire, et qui mettent, en plus, l’accent sur le fait que notre ville se complait dans la distinction : on ne saurait y placer aussi facilement des immeubles que des cubes en carton sur une maquette!

- Enfin, fait marquant, entre autres communications et un projet de skate-parc signé cent cinquante fois et renvoyé en commission.

- Le CM, sur la trace du CA, augmente légèrement ses indemnités de séance, un salaire bien mérité, mais qui ne fera pas nécessairement autant de bien à son image.

On pourrait encore épiloguer sur ces affaires de préavis, qui illustrent le manque de pouvoir décisionnel au niveau des communes: c’est une question qui mérite d’être soulevée et qui est peut-être l’une des sources de ce «manque d’ambition», en fin de compte. A côté de cela, une fenêtre ouverte, celle de l’énergie solaire, systématiquement refermée et rediscutée en commission, montre l’utilité des fondations; et s’il y avait une idée à glisser, ça serait sans doute celle-ci, aussi promptement que possible, tant l’occasion est bonne, propre et rentable.

 

auteur : Thomas Mazzone

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